Christophe Mboso a saisi le président de l’Assemblée nationale, Vital Kamerhe afin de faire valoir ses droits et ceux des membres de l’ancien bureau provisoire de la Chambre basse du Parlement. Curieusement, la lettre censée être confidentielle a d’abord inondé les réseaux sociaux. Ensuite, des influenceurs visiblement recrutés ont pris un raccourci pour vite alerter, sans la moindre vérification, sur “les détournements de prétendus fonds” par le cabinet Kamerhe.
Christophe Mboso réclame les indemnités de sortie des membres du bureau provisoire de l’Assemblée nationale @Photo Droits tiers.
Les membres du bureau provisoire de l’Assemblée nationale n’ont pas encore touché leurs indemnités de sortie. Voilà pourquoi, le deuxième vice-président de l’Assemblée nationale, Christophe Mboso, l’alors président du bureau d’âge, a adressé une correspondance à Vital Kamerhe, réclamant le paiement de leurs indemnités de fonction et de sortie. « Après avoir dignement accompli notre mission constitutionnelle, nous, membres du bureau provisoire et nos cabinets respectifs, restons en attente du paiement de nos droits tels que consignés dans le procès-verbal de remise et reprise. Il s’agit des indemnités de fonction des membres du bureau provisoire de l’Assemblée nationale ; des indemnités de sortie des membres de cabinets des membres du bureau de l’Assemblée nationale 2019-2023 et du bureau provisoire, février 2024-mai 2024 », a-t-il écrit dans une lettre destinée à son chef.
Toujours dans sa correspondance, Mboso affirme compter sur le sens élevé de patriotisme et d’équité du titulaire du perchoir, le professeur Vital Kamerhe, pour décanter la situation afin que lui et son équipe obtiennent gain de cause. Mais dans les faits, la demande de Mboso s’apparente à un chantage, décryptent les connaisseurs de rouages parlementaires qui se questionnent comment cette lettre a atterri sur les réseaux sociaux. Une simple demande ne peut pas, sous forme voilée, prendre des allures d’un ultimatum. Et en plus, pourquoi les proxies utilisés pour lyncher Kamerhe utilisent précipitamment le mot “détournement”. Cela est fait à dessein, dénonce un élu de l’Union sacrée qui craint le début annoncé de la déstabilisation de la deuxième institution du pays. Déjà, peste-t-il, que le vieux routier a du mal à respecter le protocole. Il débarque en retard aux plénières comme s’il était toujours président de l’Assemblée nationale. Une attitude qui frise, selon lui, le sabotage et le manque de respect du choix légitime des élus qui avaient élu Kamerhe pour diriger leur Chambre. A l’hémicycle, des voix s’élèvent pour demander au président Félix Tshisekedi de stopper le patriarche Mboso avant qu’une motion ne le défenestre du bureau.
Habitué aux rouages politiques, Christophe Mboso, 82 ans, avait été investi doyen d’âge au mois de janvier dernier par le secrétaire de l’Assemblée nationale. Son bureau avait pour missions principales, la validation des mandats des élus, après examen de leurs dossiers physiques; l’élaboration et l’adoption du règlement intérieur de la Chambre basse ainsi que l’organisation des élections et l’installation du bureau définitif de l’Assemblée nationale de la 4e législature.