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Benjamin Mbenga : “Je cherche à susciter une réflexion sur l’histoire africaine”

Peindre, ce n’est pas facile. Il faut avoir du talent et du temps. Pour se distinguer de la foule, il faut avoir aussi un style qui hypnotise les regards. gé de 23 ans seulement, Benjamin Mbenga est de ceux-là qui ont compris le jeu. Avec son style qui vise à mettre en valeur les récits historiques africains, le jeune peintre a réussi à s’arracher la considération du public et des aînés. D’ailleurs, il va, avec M. Kadima, dévoiler le 30 juin une œuvre gigantesque sur l’histoire de la colonisation belge.

Par Grady Mugisho

Benjamin Mbenga est un jeune peintre congolais @Photo Droits tiers.

publié le 28 juin 2024 à 01:11:00

Le crack de la peinture travaille actuellement sur une série qui a déjà un certain succès sur les réseaux sociaux. Intitulée “Ancêtres Bibliothèque”, cette collection, pleine de symboles ancestraux et de l’écriture mandombée, cherche à susciter une réflexion sur l’histoire africaine. En regardant quelques tableaux qui sont déjà disponibles, le peintre a une manie du détail. Son souci du pittoresque l’amène à peindre jusque dans les moindres nuances. Effectivement, il a la précision d’un miniaturiste.

Ouragan : Avez-vous imaginé un jour que vous deviendrez un peintre professionnel ?

Benjamin Mbenga : Je dessine depuis mon enfance. Mais ma trajectoire pour devenir un peintre professionnel n’était pas prédéterminée, mais a été façonnée par le hasard et l’inspiration de Jonathan Cecilia, maintenant une figure familiale. Il m’a encouragé à explorer la peinture en 2020 alors qu’il venait de me découvrir. Après m’être inscrit à l’université des Beaux-Arts de Kinshasa en 2021, j’ai obtenu mon diplôme en peinture en 2023, marquant ainsi une transformation significative dans ma vie artistique. En effet, on ne peut pas sortir de cette institution, et ne pas avoir le goût de l’art .

Quelles difficultés avez-vous rencontrées durant votre parcours ?

Les difficultés que j’ai rencontrées comprenaient l’apprentissage autodidacte de la peinture avant d’entrer à l’école des Beaux-Arts de Kinshasa. Venant d’une formation en publicité à Lubumbashi, m’adapter à la peinture a été un défi majeur.

Vous êtes l’auteur de deux styles de peinture, à savoir Paneterie, qui consiste à travailler avec les pagnes et la peinture, et Ki-kuba, dont l’objectif est d’illustrer la manière de faire du peuple Kuba. Pourquoi ce choix ?

La diversité de mes styles de peinture, notamment la pagneterie et le Ki-kuba, découle de ma volonté de mettre en avant le savoir-faire du peuple Kuba, auquel j’appartiens, et de partager sa richesse culturelle avec le monde. La pagneterie fut une belle expérience pour moi. Je ne sais pas si je pourrais y revenir un jour. Ce qui est sûr, c’est l’un des styles qui m’a permis d’être sélectionné à la présidence par la première dame de la République démocratique du Congo en 2021.

Vous travaillez, ces derniers temps, sur une série dénommée “Ancêtres Bibliothèque”. D’un réalisme frappant, elle met en valeur les yeux des anciens qui ont marqué le temps. D’où vous vient cette inspiration ?

Ma série “Ancêtres Bibliothèque” tire son inspiration de la culture africaine riche en récits et histoires marquantes. En mettant en valeur les yeux des anciens, je cherche à susciter une réflexion sur l’histoire africaine, en particulier celle du Kongo, offrant ainsi une multitude d’opportunités d’expression. Mais aussi susciter les débats sur les sujets qui nous touchent en tant que peuple, comme la justice, la mémoire et la résilience.

Pourquoi les modèles de vos œuvres ont sur la peau les symboles ancestraux et de l’écriture mandombée ?

Bonne question. En effet, par là j’invite le public à réfléchir sur l’histoire africaine, offrant ainsi une exploration profonde de la culture congolaise et de son héritage. Par exemple, la troisième pièce de ma collection est inspirée de la talentueuse artiste sud-africaine, Esther Malangu. Si vous y prêtez attention, vous remarquerez que la boucle d’oreille est remplacée par une plaquette de mémoire luba dénommée Lukasa. Au 18e siècle, les ancêtres du royaume Luba utilisaient ce Lukasa, un tableau de mémoire, pour préserver et transmettre leur culture, la structure de la cour et d’autres informations précieuses. Une formation spécifique était nécessaire pour déchiffrer le message codé de ce tableau. Des exemplaires de cet objet historique sont encore conservés dans de prestigieux musées à travers le monde. Il est intéressant de noter qu’en 1981, en plein 20è siècle, la société de logiciels IBM (International business machines) a développé la première carte mère d’un ordinateur dont la disposition des composants rappelle étrangement la structure d’un Lukasa.

Le succès de cette série sur les réseaux sociaux pourrait aboutir à une exposition?

En effet, dès que j’ai partagé quelques pièces de cette série sur les réseaux sociaux, beaucoup de gens ont été sous le charme de voir comment j’accorde de l’importance aux détails, aux symboles ancestraux. Je ne m’attendais pas à ça. Mais après je me suis dit, c’est normal parce que je propose une série originale qui nous pousse à reconsidérer notre histoire en tant qu’Africain ou Congolais. Le succès de ma série sur les réseaux sociaux pourrait certainement ouvrir la voie à une exposition. D’ailleurs, c’est une demande exprimée par mes followers depuis un certain temps.

L’artiste M. Kadima et vous, allez dévoiler le 30 juin une œuvre gigantesque sur l’histoire de la colonisation belge. Quelle est la particularité de ce projet ?

En ce qui concerne le projet avec M. Kadima sur l’histoire de la colonisation belge, sa particularité réside dans sa puissance narrative et son potentiel à susciter des conversations importantes autour de cet événement historique. Effectivement, l’œuvre servira à remettre en question le passage des colons belges sur notre sol, puisque l’histoire racontée est entachée de plusieurs zones d’ombres. L’œuvre aura pour objectif d’éveiller la question patriotique dans l’esprit des Congolais.

Que dire de la scène artistique congolaise actuelle ?

J’encourage les artistes congolais à continuer à travailler dur et à exposer notre culture au monde, tout en prônant la liberté d’expression artistique. Il y a de nombreux artistes congolais que j’apprécie, mais je trouve difficile de les nommer individuellement en raison de leur grand nombre et de leur diversité artistique.

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