Deux frappes de l’armée somalienne avec des drones turcs ont tué en mars dernier 23 civils, dont 14 enfants, a déclaré mardi dans un rapport Amnesty International, appelant à une enquête pour de possibles « crimes de guerre ».
Deux frappes de l’armée somalienne avec des drones turcs ont tué en mars dernier 23 civils, dont 14 enfants, a déclaré mardi dans un rapport Amnesty International, appelant à une enquête pour de possibles « crimes de guerre ».
Ces frappes ont touché le 18 mars une ferme près du village de Bagdad dans la région du Bas Shabelle (sud), faisant en outre 17 blessés, selon l’organisation de défense des droits humains.
Selon des habitants présents par Amnesty, « les frappes de drones ont fait suite à d’intenses combats au sol » entre les islamistes radicaux shebab et les forces de sécurité somaliennes.
Des membres de l’ONG ont rassemblé 12 personnes, dont des victimes, leurs proches et des témoins, et analysé des images satellite et des photos de fragments d’armement pour établir que des bombes et des drones Bayraktar TB-2 de fabrication turque avaient été utilisés.
Mohamed Ali Deerey, qui a perdu son jeune frère et son neveu de 9 ans dans l’attaque, a dit à Amnesty avoir couru vers la ferme après avoir entendu la première explosion, juste avant la deuxième frappe.
C’était le chaos. Il y avait des crises, du sang, et des corps partout au sol, a-t-il rapporté, cité par Amnesty.
Selon l’ONG, les cinq familles touchées par les frappes appartenaient à une communauté somalienne marginalisée.
« En Somalie, les civils ont trop souvent soutenu le poids des souffrances de la guerre. Ces morts atroces ne doivent pas être négligées », souligne le directeur régional d’Amnesty, Tigere Chagutah, dans le rapport. « Les gouvernements somaliens et turcs doivent enquêter sur ces frappes meurtrières en tant que crime de guerre », ajoute-t-il.
En mars, le gouvernement somalien avait dit avoir mené une opération visant les shebab dans cette zone, sans identifier de victimes civiles.
« Plus de trente (jihadistes) ont été tués lors d’une opération menée avec nos forces armées et nos partenaires internationaux », avait indiqué le ministère de l’Information dans un communiqué du 19 mars.
Amnesty a indiqué avoir sollicité en vain les gouvernements somalien et turc pour de plus amples informations.
Ankara, qui entretient des relations étroites avec la Somalie, est son principal partenaire économique et en matière de coopération militaire.
La Somalie abrite également la plus grande base militaire et centre de formation à l’étranger de la Turquie, selon les médias turcs.
Les shebab mènent depuis 2007 une insurrection sanglante pour tenter de renverser le gouvernement somalien soutenu par la communauté internationale et instaurer la loi islamique.
Une offensive menée depuis août 2022 dans le centre du pays par l’armée et des milices claniques, avec l’appui aérien de l’armée américaine et de la force de l’Union africaine dans le pays (Atmis), avait permis de reconquérir des territoires, avant de marquer le pas.
« Le dialogue est le maître mot ». C’est ainsi que le cardinal Fridolin Ambongo a conclu dimanche, son homélie à la cathédrale Notre-Dame du Congo. Une messe particulièrement attendue, car il s’agissait de la première célébrée par le prélat depuis l’incursion du M23 soutenu par le Rwanda à Goma. « Notre nation est en danger, ne perdons pas de temps si nous voulons sauver le Congo », a-t-il éveillé, son regard scrutant la foule.
Les lignes bougent. Réunis jeudi à Strasbourg, les députés européens ont majoritairement voté la résolution sur l’agression rwandaise contre la RDC. Proposé collectivement par les groupes The Left, S&D, Renew, PPE, Verts/ALE et ECR, le texte exige la suspension de l’accord minier de l’Union européenne avec le Rwanda, le gel de l’aide militaire et le retrait des troupes rwandaises du territoire congolais.
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