Il donne l’impression d’être effacé de la scène et ne se met jamais sous les feux de la rampe mais en coulisses, l’ex-PM reste efficace. Sama Lukonde sait avancer ses pions quand il faut. Avec son regroupement politique, l’ancien chef du gouvernement vise le perchoir du Sénat. Normal parce qu’AB-50 est dans le peloton de tête des plateformes de l’Union sacrée qui ont gagné beaucoup de sièges aussi bien aux législatives nationales qu’aux sénatoriales.
Le sénateur Jean-Michel Sama Lukonde se faisant identifier au Sénat @Photo Droits tiers.
L’ex-chef du gouvernement abat ses cartes. Sama Lukonde veut succéder à Bahati au perchoir du Sénat. Il en a l’expérience et les capacités pour prétendre à une telle ambition. En plus, il jouit du soutien avéré du chef de l’État. D’ailleurs, sa loyauté ne fait l’ombre d’aucun doute qu’il obtiendra ce poste. Au présidium, il est le moins conflictuel de tous les membres, témoigne un cadre de premier rang de l’Union sacrée, séduit par l’attitude d’un homme toujours conciliateur et disposé au compromis. Un atout, dit-il, pour celui qui aspire à diriger une Chambre politique de la trempe du Sénat.
Son regroupement, Agissons et bâtissons (AB, dont il est l’autorité morale), rassemble trois plateformes politiques, dont la première est dirigée par le député national Dany Banza. En obtenant 47 députés nationaux et 14 sénateurs, Sama revendique sans se cacher être la deuxième force politique du pays après celle du président Félix Tshisekedi. En plus du poids d’AB dans les rangs des parlementaires, le sénateur « maillot jaune » devrait profiter de la « géopolitique » congolaise, qui veut qu’au moins un poste clé du pouvoir revienne à un représentant des provinces de l’ex-grand Katanga. L’équation sera peut-être difficile pour l’inamovible Modeste Bahati Lukwebo s’il veut comme dans ses habitudes de rempiler. Originaire du Sud-Kivu, la province dont est également issu le futur président de l’Assemblée nationale, Vital Kamerhe, l’ancien speaker du Sénat, est d’ores et déjà exclu de la course. Sa candidature, s’il ose l’officialiser, divisera encore une plateforme dont les tiraillements pour le partage des postes sont devenus l’objet de moquerie des Congolais.
– Toujours prêt à servir son pays –
Après s’être fait identifier dimanche 12 mai 2024 auprès de l’administration du Sénat, Jean-Michel Sama Lukonde a réitéré son engagement à servir le pays. « Tout d’abord, je voudrais remercier l’administration du Sénat d’avoir organisé cette identification. C’est une étape qui nous permet d’être bien informé, non seulement sur le fonctionnement de la Chambre haute du Parlement, surtout, cela nous donne aussi des informations sur notre rôle, le rôle qu’on devra jouer, l’interaction que nous devons avoir avec l’administration du Sénat, mais aussi tout ce qui concerne la sécurité sociale ».
A l’occasion, l’ancien Premier ministre a fourni toutes les informations qui le concernent de manière à être bien identifié et permettre ainsi l’installation des élus des élus ce mardi 14 mai. « Alors, ici, c’est l’occasion de faire passer un message de responsabilité. Parce que nous prenons cette tâche à la mesure de toute la confiance qui nous a été donnée par les grands électeurs, qui sont les députés provinciaux. En ce qui nous concerne, c’est le Haut-Katanga. Et rappeler que nous avons pris l’engagement de servir en tenant compte de l’intérêt majeur de cette province (Haut-Katanga), mais surtout de la République démocratique du Congo en général. Donc, c’était un bel exercice que nous avons fait ici tout à l’heure », a-t-il souligné.
Meilleur élu avec 13 voix parmi les 4 représentants du Haut-Katanga, Jean-Michel Sama Lukonde est à la tête d’AB, un regroupement qui compte 15 sénateurs et s’est mis déjà en ordre de bataille pour la conquête du perchoir.