“Littéralement, enchanté” : dans un parc du sud des Etats-Unis, un illustre inconnu rebaptisé “Literally Anybody Else”, soit “Littéralement N’importe Qui D’autre” en français, fait campagne pour la présidentielle de novembre.
“Littéralement, enchanté” : dans un parc du sud des Etats-Unis, un illustre inconnu rebaptisé “Literally Anybody Else”, soit “Littéralement N’importe Qui D’autre” en français, fait campagne pour la présidentielle de novembre.
Marié et père d’une petite fille de trois ans, ce Texan de 35 ans s’est lancé dans la course à la Maison Blanche pour offrir un troisième choix, alors que se dessine un nouveau duel entre le démocrate Joe Biden, 81 ans et le républicain Donald Trump, 77 ans.
“Il n’y avait pas d’option pour dire +écoutez, nous n’aimons aucun de ces deux candidats+”, explique-t-il à l’AFP dans un parc ensoleillé de Dallas.
Les Etats-Unis sont remplis de personnes qui sont parmi les meilleures et les plus brillantes du monde, donc vous ne pouvez pas me dire que ces deux-là sont ce qu’on fait de mieux, ajoute qui s’appelait auparavant Dustin Ebey.
Depuis janvier 2024, ce professeur et ancien combattant a changé légalement de nom “pour donner une voix à l’homme ordinaire qui avait l’impression de ne pas en avoir”.
“Actuellement, ma génération et celle d’après ont du mal à se loger. Nous connaissons des difficultés avec ces choses basiques qui, il y a 20 ou 30 ans, ne faisaient pas vraiment l’objet de préoccupations”, affirme-t-il, ajoutant que, malgré leurs salaires, lui et sa femme aussi enseignante, n’ont pas les moyens d’acheter une maison.
Dans un parc de cette ville du nord du Texas, le potentiel candidat installe une table et dispose soigneusement des stylos et une liste de signatures.
Quand tu vois +Littéralement N’importe Qui D’autre+, automatiquement tu sais que je suis différent. Le nom en soi est le message, détaille-t-il.
Certains l’observent avec curiosité, d’autres s’en amusent et prennent des photos. De son côté, il s’efforce de les aborder et parfois réussit à en convaincre certains.
“C’est une sorte de voix qui dit +Oui!, Nous voulons quelqu’un d’autre que ces deux-là+”, explique Brandon Rios, 28 ans, en offrant sa signature de soutien.
C’est pourquoi je vais voter pour ce monsieur. Car je crois qu’à ce stade, n’importe qui pourrait faire un meilleur travail que Donald Trump ou Biden, poursuit cet Américain qui travaille dans la finance.
Vincent James, un retraité de 68 ans, salue de son côté l’initiative, mais considère qu’elle sera difficile à réaliser. “Je sais qu’il essaie de faire valoir son point de vue et je lui en suis reconnaissant. Mais je ne crois pas que cela va être efficace. Si plus de gens le faisaient, peut-être”, dit-il, poursuivant : “Mais j’admire ce qu’il est en train de faire”.
Dans son programme, détaillé sur son site internet, le Texan dit vouloir limiter la dette publique, s’attaquer à la crise du logement ou encore mettre en place une couverture médicale universelle et un système de soutien aux petits commerces.
Depuis le milieu du XIXe siècle, seuls des présidents issus des Partis républicain et démocrate ont été au pouvoir, mais des Etats américains permettent d’inclure d’autres candidats sur les bulletins de vote.
Au Texas, “Littéralement N’importe Qui d’Autre” doit récolter plus de 113.000 signatures d’électeurs n’ayant pas participé aux primaires de l’un ou de l’autre des partis, pour être ajouté sur les bulletins.
S’il ne réussit pas à récolter les signatures nécessaires, il a un plan B: il est possible dans certains Etats américains d’inscrire à la main le jour de l’élection le nom d’un candidat sur le bulletin de vote.
Par Moisés ÁVILA/Afp
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