Depuis l’époque coloniale, la RDC a toujours été la chasse gardée des puissances occidentales, les États-Unis en tête. Et nous savons que Washington a pris le leadership mondial au sortir de la guerre froide, avant d’entrer en concurrence avec l’Union soviétique (URSS).
Henry Mutombo Mukenyi, écrivain et chercheur en fiscalité @Photo Droits tiers.
L’effondrement de cette dernière crée l’illusion de l’émergence d’un monde unipolaire dominé par seuls les États-Unis. Mais la mondialisation et l’émergence d’autres puissances, ainsi que la diversification des formes de la puissance, va faire voler en éclats cette théorie. La croyance en l’existence de l’hyperpuissance américaine avait conduit Georges Bush à mener des politiques unilatérales, dont la guerre d’Irak fut l’exemple immuablement le plus achevé et qui ont accéléré l’affaiblissement relatif des USA.
Barack Obama a intégré la multi-polarisation du monde et la fin de la suprématie américaine. C’est pour cela qu’il répétait que les États-Unis ne peuvent résoudre seuls les grands défis qui se posent au monde, mais que, sans les États-Unis, ceux-ci ne peuvent être résolus.
Si la mondialisation des années 1990 a été vue comme une américanisation de la planète, de même que celle du XVIè siècle avait été vue comme son européanisation, les choses ont rapidement changé depuis…
Poussée démographique de l’Afrique, poussée économique de l’Asie, poussée stratégique du monde musulman, les remises en cause de la domination occidentale sont nombreuses. Les pays émergents ou du sud-global, appelés les BRICS (Brésil, Russie, Inde, Chine, Afrique du Sud) qui se sont dernièrement élargis, constituent une catégorie qui contient des dizaines de pays, en majeur partie non occidentaux. Ces derniers ne demandent pas la permission aux pays occidentaux pour se développer. Ils le font par eux-mêmes. Cependant, ils n’acceptent plus que le monde occidental fixe seul, au nom de l’intérêt ou de l’universalité de ses valeurs, l’agenda et les règles internationales.
Le monde occidental habitué à diriger la manœuvre depuis cinq siècles, connaît donc une profonde remise en cause et doit faire face à une situation inconnue depuis des dizaines de générations.
La RDC de Félix-Antoine Tshisekedi Tshilombo doit évaluer notre amitié avec ceux que nous avons appelé :
“Partenaires privilégiés” car avec eux, on nous tue depuis 30 ans! Le monde est aujourd’hui multipolaire, faisons le choix d’une bonne coopération, qui soit efficiente, efficace, intégrant nos véritables intérêts pour l’accomplissement de la vocation de la RDC, celle du leader africain.
Vive la République.
Henry Mutambo Mukenyi,
Écrivain et chercheur en fiscalité