Libéré mardi 19 mars dans la soirée, le correspondant du magazine Jeune Afrique et l’agence Reuters a brisé le silence quelques heures après. Pour sa première apparition en public, Stanis Bujakera s’est dit prêt à mener jusqu’au bout le combat pour l’indépendance de la presse en RDC.

Nous sommes prêts à porter jusqu’au bout ce combat du journalisme indépendant. Et c’est très difficile. Résistez face à l’oppression, aux intimidations et menaces. Ne reculez surtout pas. Ne trahissez pas la profession. N’ayons pas peur, restons professionnels. La prison c’est dur, la prison n’est pas une belle expérience, mais je suis convaincu que la prison ne tue pas , a-t-il lancé aux professionnels des médias.

– Le calvaire à Makala –

L’ex-détenu dont le régime a échoué d’encelluler son cerveau, n’a pas manqué d’évoquer les conditions précaires imposées aux pensionnaires de la plus grande maison carcérale du Congo-Kinshasa.

“Ce sont des conditions difficiles parce que la capacité d’accueil de la prison de Makala est de 1500 personnes, mais on était à plus de 14 300 prisonniers vivant dans des conditions inhumaines, insupportables, et c’était difficile et dur. Mais grâce aux efforts de tout le monde on a pu tenir, et voici nous sommes là debout pour continuer de faire ce que nous savons faire, à savoir donner la vraie information à la population”, a-t-il courageusement insisté.

Arrêté le 8 septembre et jugé depuis octobre, pour un article, non signé de son nom, incriminant les renseignements militaires dans la mort de l’opposant Chérubin Okende, un ancien ministre et député Ensemble, retrouvé mort le 13 juillet aux premières heures dans sa voiture dans une rue bruyante à Kinshasa, Stanis Bujakera a été condamné à six mois de prison, une peine qu’il avait déjà purgée en détention préventive.