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Kinshasa veut ôter à Kagame l’alibi FDLR

Le nouveau Napoléon africain, Paul Kagame, ignore les conséquences de ses actes quand il s’aventure à stigmatiser toute une population. Dans sa réplique lundi, à Kinshasa, lors du briefing presse, le chef de la diplomatie congolaise a démoli les propos jugés “indignes” tenus par le président rwandais contre son homologue congolais dans les colonnes de Jeune Afrique.

Par Éric Kalemba

Christophe Lutundula et Patrick Muyaya, respectivement vice-Premier ministre et ministre des Affaires étrangères et ministre de la Communication et médias @Photo Droits tiers.

publié le 26 mars 2024 à 03:47:00

Les leçons de Paul Kagame à Tshisekedi ont fait bondir Christophe Lutundula. “Ils ne pouvaient pas passer”. À ses yeux, le chef de l’État rwandais ne voit pas les conséquences des actes qu’il pose aujourd’hui et leurs répercussions dans 5 ans, 10 ans, 25 ans et même 50 ans. “Qu’un dirigeant étranger prétende protéger une communauté congolaise est extrêmement dangereux sauf si le tenant de cette thèse est inconscient”. Ainsi, le ministre congolais des Affaires étrangères a balayé point par point l’argumentaire du président rwandais tendant à charger son homologue congolais. À l’inverse, Lutundula a blâmé l’homme fort de Kigali qui ose transformer “les Tutsis congolais en marchandises qu’il commercialise partout”. “Il ne sait pas ce qu’il met dans la tête des Congolais. Qu’on leur dise qu’il y a une communauté qui est protégée par un État étranger”, a-t-il dénoncé la mégalomanie du fameux protecteur perturbateur, avant d’appeler “ses compatriotes à ne pas tomber dans son piège”.

Au même moment, Christophe Lutundula qui se faisait compléter parfois par Patrick Muyaya, le ministre de la Communication et médias, a rejeté les allégations de la partie rwandaise qui a publié de manière isolée, un extrait du document confidentiel des pourparlers de Luanda reprenant uniquement les obligations du camp congolais.

“L’État congolais s’engage à traquer les FDLR”. Le point en question suscite polémique et débats. Nombreux Congolais n’ont pas compris le sens de la démarche de ses représentants aux pourparlers de Luanda qui auraient, semble-t-il, reconnu la présence des rebelles hutus rwandais sur le territoire congolais et l’obligation de les combattre. De manière pédagogique, Lutundula a tenu à apaiser l’opinion. D’après lui, les Rwandais ont publié cette partie du texte pour se faire bonne conscience. “Il faut prendre le temps de lire l’ensemble du rapport pour vous faire la religion afin de ne pas tomber dans la manipulation”, a conseillé le chef de la diplomatie congolaise. “Je ne tomberai pas dans le piège de ceux qui n’ont pas la dignité de leurs fonctions”, a-t-il désapprouvé. Preuve qui certifie, selon lui, la thèse de confiance qu’évoque régulièrement le président Tshisekedi quand il s’agit des engagements à respecter par son homologue rwandais. À son avis, l’attitude des négociateurs rwandais est une claque au médiateur angolais. D’ailleurs, peste-t-il encore, le président Lourenço doit tirer toutes “les conséquences face à ce qui paraît clairement comme une meconduite”.

– FDLR, le fonds de commerce de Paul Kagame –

L’alibi FDLR doit être ôté. Lutundula ne s’en cache pas. Le Rwanda a toujours justifié son agression contre la RDC pour prétendre neutraliser les FDLR. Mais alors, argumente-t-il, quel intérêt avons-nous de protéger les FDLR imaginaires d’autant plus que nous avons toujours demandé à tous les États de nous informer sur leur présence chez nous. Là, dit-il, on brise la glace. Que les Rwandais nous disent de quels FDLR s’agit-il et où se trouveraient-ils ? et qu’on pense aussitôt s’ils existent réellement à leur rapatriement. Par le passé, l’opération du genre a été menée, mais cela n’a jamais convaincu Kagame, l’homme aux appétits gloutons des minerais congolais, à renoncer à son œuvre de déstabilisation de l’est congolais.

Sinon, le gouvernement congolais est formel. Accepter une telle démarche va dans le sens de clouer le bec à un régime totalitaire qui vit de la violence, du sang et de la contrebande. “Ça nous ferait quoi nous Congolais de les localiser et d’en finir une fois pour toutes avec eux. Au contraire, on jouerait le jeu de Paul Kagame qui s’accroche sur ce prétexte fallacieux pour pérenniser le pillage. On leur dira de nous montrer les FDLR”, a-t-il insisté. D’ailleurs, évoque-t-il, le communiqué de Nairobi de 2021 faisait obligation aux parties signataires de recourir à la force au cas où un groupe armé refuserait de s’exécuter. “Le mouvement serait alors considéré comme une force négative”, a rappelé Lutundula assurant que son pays est prêt à mettre fin à cet alibi.

– Kinshasa exige le retrait des troupes rwandaises –

À Luanda, à Lusaka, à Addis-Abeba comme à Nairobi, le président Tshisekedi a toujours gardé sa ligne. “Pas question de négocier avec le M23, une association des pantins au service de leur maître à penser Paul Kagame”. Kinshasa exige avant tout dialogue entre les deux présidents que le Rwanda retire d’abord ses troupes de la RDC. Ensuite interviendra le retour des déplacés dans leurs milieux de vie, l’installation de l’autorité de l’État dans les zones anciennement occupées par les RDF et en quatrième position, les discussions entre Félix Tshisekedi et Paul Kagame “pour trouver une solution globale et définitive à ce conflit répétitif qui dure depuis plus de 25 ans”. Auprès du médiateur angolais, la partie congolaise a insisté sur la garantie de constituer une bonne fin du dialogue, l’établissement des mécanismes pour que le conflit entre les deux pays prenne définitivement fin.

– La force de la SADC a un mandat offensif –

Sans le dire dans des termes voulus, le chef de la diplomatie congolaise s’est borné à la récente déclaration de la troïka de la SADC réunie à Lusaka en Zambie. Au terme des travaux, il a été précisé que la SAMIDRC vient soutenir l’armée congolaise pour recouvrer l’intégrité territoriale de la RDC, mais aussi mettre fin au règne des groupes armés qui pullulent dans la partie orientale. D’un air convaincu, Lutundula soutient que les forces de la SADC ne sont pas là pour s’amuser parce qu’elles se mêlent déjà aux combats.

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L’événement est organisé par le ministère de l’Environnement et développement durable avec l’appui de la FAO et d’autres partenaires comme le Fonds de l’environnement mondial (FEM). Le clou de cette activité a été le lancement de la phase de préparation du projet intitulé : “conservation communautaire de la biodiversité et des moyens de substance dans le contexte du changement climatique en RDC”.

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