L’attaché de presse de la Conférence épiscopale du Congo (CENCO), Hercule Kitoko reste en cavale à la suite des menaces et visites nocturnes incessantes à sa résidence par des hommes en tenues militaires et armés. Le journaliste craint pour sa vie. Depuis, l’homme a disparu des radars.
Le journaliste Hercule Kitoko de la CENCO subit les menaces incessantes des hommes en tenues militaires @Photo Droits tiers.
Dans la nuit du 9 au 10 février 2024, le chef des communicants de la CENCO, sous filature, selon ses proches, avait reçu la visite à son domicile des hommes armés identités comme éléments de la Garde républicaine. Son récit décrit le risque qu’il encourt au quotidien s’il est repéré par le gang. Terrifié, il s’est tout simplement volatilisé dans la nature.
La nuit de 9 au 10 février vers 22h 30, alors que je me sentais pas bien. Ma femme et ma belle-sœur étaient dans la cour, l’une faisant la vaisselle, l’autre la lessive quand elles ont entendu quelqu’un frapper à la porte. Lorsque ma belle-sœur est allée ouvrir, elle aperçut des militaires qu’elle a identifiés comme les éléments de la Garde républicaine. Elle est rentrée pour aviser ma femme, qui, à son tour, a fait le même constat. Les deux sont vite rentrées dans la maison pour me dire qu’il y a avait des militaires au portail. Je suis sorti en rampant pour voir réellement ce qui se passait. J’ai vu, à travers le petit dispositif qui nous permet de voir à l’extérieur, des militaires de la GR. Je suis retourné à la maison sans ouvrir le portail. Et là, ils ont commencé à crier Hercule, Hercule, je n’ai pas répondu. J’ai aussitôt prévenu mes autorités notamment Mgr N’shole, le cardinal Ambongo et son vicaire général, Mgr Carlot pour qu’ils alertent la police. Une heure après, la police est arrivée mais il n’y avait plus personne, les militaires étaient déjà partis, dénonce le journaliste Kitoko.
A partir de sa cachète, le professionnel des médias qui lance un SOS, précise que pour la deuxième fois, des hommes en uniformes s’étaient encore pointés devant sa maison pendant qu’il était en mission de service. Finalement, ses avocats ont déposé une plainte contre inconnu. “Vers 2h du matin le 18 février, ma femme a entendu des gens frapper à la porte en appelant le nom d’Hercule. Elle a joint au téléphone un colonel de la police. L’officier est arrivé quelques minutes après mais n’a trouvé personne devant la parcelle. Le lendemain, on a décidé de déplacer la famille parce qu’on ne se sentait plus en sécurité”, a-t-il poursuivi.
– La CENCO condamne les menaces contre Hercule Kitoko –
L’épiscopat a, d’un ton ferme, condamné les menaces et intimidations contre le journaliste Hercule Kitoko. Les prélats catholiques déplorent qu’un professionnel des médias soit régulièrement visité par des personnes en tenues militaires qui lui profèrent fréquemment des menaces de mort.