Des échanges musclés ont eu lieu mardi entre la RDC et le Rwanda lors de la réunion du Conseil de sécurité de l’ONU. Zénon Mukongo, représentant permanent de la RDC auprès de l’ONU a plaidé pour que le Rwanda soit privé du droit à la parole dans les instances des Nations unies jusqu’au retrait total de ses troupes du territoire congolais.
Zénon Mukongo, représentant permanent de la RDC auprès de l’ONU @Photo Droits tiers.
Le diplomate congolais n’y est pas allé de main morte. Alors que la guerre s’intensifie entre l’armée congolaise et les terroristes du M23 soutenus par les troupes rwandaises dans la province du Nord-Kivu, le diplomate congolais a appelé le Conseil de sécurité de l’ONU à exiger du Rwanda le retrait sans conditions de ses troupes du sol congolais, et de cesser tout appui au M23.
« Cette énième agression rwandaise constitue, en droit international, un crime d’État et une grave violation de la souveraineté de la RDC », a affirmé M. Mukongo, précisant que le conflit a causé le déplacement de 7 millions de femmes et enfants dans les territoires de Rutshuru, Masisi et Nyiragongo.
Le représentant de la République démocratique du Congo a également rappelé à l’ONU que le Rwanda se sert depuis 1996, de l’alibi éthnique pour exploiter les mines stratégiques qui se trouvent dans l’est du pays précisément dans le Nord-Kivu.
« Vous envahissez votre voisin avec des troupes armées, des lance-roquettes et des lance-missiles et vous avez peur d’une simple rhétorique. Commencez par retirer vos troupes de la RDC et vous ne craindrez plus la rhétorique. Vous vous êtes assez enrichis. Ça suffit. Chaque chose a une fin » a-t-il tonné.
Réagissant dans la foulée, l’ambassadeur du Rwanda à l’ONU, Ernest Rwamucyo, a accusé, à son tour, le Burundi et la RDC de vouloir un changement de régime au Rwanda. Il a pointé Kinshasa de vouloir renforcer une coalition militaire comprenant les FARDC, les mercenaires européens, les FDLR ainsi que l’armée burundaise.