Avec soin, le document a pris l’exemple sur le Christ et les sacrements de l’Église. “L’Église est ainsi le sacrement de l’amour infini de Dieu. C’est pourquoi, même lorsque la relation avec Dieu est obscurcie par le péché, il est toujours possible de demander une bénédiction”.

Face aux mœurs modernes, issues entre autres de la révolution culturelle et sexuelle en Europe, les Africains sont toujours ancrés dans leurs valeurs, comme l’ont expliqué les évêques congolais. D’ailleurs, ils ont rappelé que leur attachement au souverain pontife reste intact mais cela n’exclut pas un bon discernement.

Notre attachement au Saint-Père, successeur de Pierre qui, par ailleurs, nous invite à un bon discernement (cf. Fiducia Supplicans, n. 37), demeure indéfectible. Fidèles à notre foi chrétienne, en pleine communion avec l’Église, nous prenons aussi dans nos cultures ce qui est bon et vrai et ne contredit pas les écritures et la doctrine de l’Église, ont-ils expliqué dans leur déclaration du 23 décembre 2023.

En se référant au livre de Genèse chapitre 1 du 27 au 28 versets, les pasteurs ont démontré que le mariage existe exclusivement entre un homme et une femme, naturellement ouvert à la procréation. “Les cas d’unions des personnes de même sexe sont des unions déviationnistes qui n’entrent pas dans l’ordre de la création; la sainte écriture les présente comme des dépravations graves et des abominations (cf. Gn 19, 1-29; Rm 1, 24-27; 1 Co 6, 9-10; 1Tm 1, 10)”, ont-ils ajouté.

Pour les princes de l’Église catholique congolaise, les chrétiens ne doivent pas céder aveuglément aux diverses idéologies de ce monde par souci d’être à la mode, mais ils doivent plutôt y vivre en “enfants de lumière” (cfr Mt 5,13, Rm 12, 2). Ainsi, l’épiscopat congolais exhorte les fidèles à demeurer fermes dans l’attachement au Christ, en réaffirmant leurs valeurs chrétiennes et africaines.

Nous recommandons aux ministres ordonnés, aux catéchistes et aux animateurs pastoraux, de ne pas donner la bénédiction, dans le cadre liturgique, aux couples d’homme et femme, même stables, en situation irrégulière; ce qui risquerait de porter à confusion et faire assimiler cette bénédiction au sacrement de mariage, ont ordonné les dirigeants de la Conférence épiscopale nationale du Congo (CENCO).

Bénir les personnes en union homosexuelle, concluent-ils, peut facilement être perçu comme un encouragement à demeurer dans cette situation de péché. “Les Africains ne sont pas des croyants selon la Bible uniquement, ils ont un autre dépôt de la foi en Dieu et de la vie en abondance, qui est contenu dans leur catéchisme traditionnel, celui qui s’enracine dans leurs traditions respectives”, témoigne à Ouragan, un prélat de l’archidiocèse de Kinshasa.