“Tshisekedi est en train de déstabiliser le pays”, a vociféré le radical Martin Fayulu après la marche interdite de l’opposition qui a été étouffée dans l’œuf mercredi par les forces de l’ordre. L’opposant accuse la police de s’être associée aux jeunes du parti présidentiel pour attaquer ses partisans.
Martin Fayulu, leader de l’Ecidé et candidat président n°21 placé jusque-là en troisième position selon les résultats partiels publiés par l’autorité électorale @Photo Ouragan.
Il y a eu 11 blessés graves et on a eu du mal à les acheminer à l’hôpital, d’après les premiers chiffrés avancés par le candidat président n°21. Le leader de l’Ecidé s’est offusqué de constater que les agents de l’ordre aient recouru aux tirs à balles réelles en brandissant une douille tombée juste à ses côtés.
Ils ont (les policiers) placé les jeunes gens de la milice de l’Udps qu’on appelle : Force de progrès aux alentours de notre siège pour barrer la route aux manifestants. Mais pour éviter que cette masse (venant de la Tshangu) n’arrive, ils ont fait des tirs de sommation à l’arme lourde. Ils nous ont attaqués, regardez la douille qui est tombée juste à mes côtés et il y a même un policier qui a fait tomber son chargeur que voici, preuve qu’ils nous ont tiré à balles réelles. Mais vous voyez la violence avec laquelle la police nous empêche de marcher, s’ils voulaient réellement que nous ne puissions pas marcher, il fallait juste nous contenir mais pourquoi ils ont tiré, s’indigne-t-il.
– En plein chaos causé par Kadima –
L’objectif de cette marche à l’initiative de cinq candidats président, explique le soldat du peuple, était de s’opposer contre le braquage électoral organisé le 20 décembre et prolongé de plusieurs jours.
A en croire le cofondateur de la coalition Lamuka, rien ne manquait au président de la Centrale électorale de demander à la haute Cour une prorogation de quelques jours pour mieux déployer des kits électoraux. “Nous avons dit que nous allons marcher pour dire Non à ce braquage électoral, à ce simulacre d’élections. Je vous avais dit depuis longtemps que Monsieur Kadima spécialiste d’observation électorale était en train de préparer un chaos et nous y sommes[…] Qu’est-ce qui manquait à Kadima pour demander à la Cour constitutionnelle de proroger les élections d’une semaine ou de dix (10) jours afin d’acheminer les équipements partout. C’est une fraude programmée et planifiée[…]”, a-t-il clamé.
Martin Fayulu conçoit mal qu’une semaine après la date du scrutin, les gens continuent de voter dans certains coins du pays. Non seulement que Denis Kadima doit démissionner, a-t-il martelé, il doit aussi justifier l’argent mis à sa disposition pour l’organisation des élections.
Nous allons continuer, nous n’accepterons jamais ce simulacre d’élections et ces résultats. Monsieur Kadima doit partir, il est indigne d’organiser les élections et d’assumer cette fonction (de président de la CENI), il doit justifier le 1 milliard reçu pour organiser ces élections. Dans un État normal ou si lui-même Kadima était normal, il devait déjà démissionner. Avez-vous déjà vu les élections s’organiser en 5 ou 6 jours ? Jusqu’à aujourd’hui, les gens continuent de voter. La loi électorale est claire : on fait les élections un jour ouvrable ou un jour férié mais en un jour seulement, rappelle-t-il.
Placé jusque-là en troisième position des résultats partiels publiés par la CENI, Fayulu affirme que ceux-là ne reflètent pas la réalité. “Est-ce que Monsieur Tshisekedi (candidat n°20 à la présidentielle) dans cette ville de Kinshasa, il y a une seule commune où il peut obtenir 80%? donc les résultats ne reflètent pas la campagne”, a-t-il déclaré.
D’après lui, l’équipe Kadima a bourré les urnes. Même la tabulation parallèle de la mission d’observation CENCO-ECC, conclut-il, devient inutile parce qu’ils vont voir qu’en amont, il y a eu fraude.