Kalachnikov en bandoulière, portant bottes en caoutchouc et survêtements de sport, des dizaines de miliciens du Nord-Kivu se sont mobilisés pour « sécuriser » des bureaux de vote dans cette partie de l’est de la République démocratique du Congo.
Kalachnikov en bandoulière, portant bottes en caoutchouc et survêtements de sport, des dizaines de miliciens du Nord-Kivu se sont mobilisés pour « sécuriser » des bureaux de vote dans cette partie de l’est de la République démocratique du Congo.
Des élections générales avaient lieu mercredi dans le pays, dans une atmosphère chaotique. Dans le Nord-Kivu, province en proie à des conflits armés depuis près de 30 ans, au moins une vingtaine de centres de vote ont ouvert dans les territoires de Beni et de Lubero sous la surveillance des combattants du groupe armé UPLC (Union des patriotes pour la libération du Congo).
« Ils nous sécurisent depuis hier (mardi) soir », déclare un agent électoral, sous couvert d’anonymat, à un correspondant de l’AFP en reportage à Kalunguta. Dans ce village, et celui tout proche de Mataba, aucune force de police ni de l’armée ne sont visibles.
Aristote Makelele, comptable de l’école primaire transformée en bureau de vote, explique qu’il y a quelques mois, « pendant l’enrôlement » sur les listes d’électeurs, « l’insécurité était grandissante » et « de nombreux habitants ne s’étaient pas enrôlés ».
Début mars, plus de quarante personnes ont été massacrées dans la périphérie du village, au cours d’une attaque attribuée aux rebelles ADF – un autre groupe armé de la zone -, affiliés au groupe Etat islamique. Dans une des files, Simon Uwezo, 30 ans, attend son tour pour voter. Contrairement à de nombreux autres électeurs interrogés, lui considère que « ce n’est pas normal que ce soit des forces irrégulières qui sécurisent le vote ».
Ces dernières années, et malgré une forte détérioration de la situation sécuritaire dans l’Est, la présence des forces de sécurité a grandement diminué dans ce secteur où la responsabilité de protéger la population est confiée à des milices.
200 km plus au nord, à Bunia, la capitale de l’Ituri, un centre de vote a été saccagé par des manifestants. « Majoritairement des déplacés », déclare un responsable de l’école où étaient installées les urnes et les « machines à voter » électroniques détruites.
Dans cette province, frontalière de l’Ouganda, ces cinq dernières années, près de deux millions d’habitants ont fui leurs villages à cause d’attaques meurtrières sur des civils, principalement pour des motifs ethniques et économiques.
« 13 dispositifs électroniques de vote ont été saccagés », a précisé un responsable de la commission électorale (Ceni) en Ituri, félicitant la police qui « a pu sauver une machine ».
De nombreuses vidéos, tournées peu après l’ouverture des bureaux de vote à l’Institut supérieur pédagogique (ISP) de Bunia, montrent des manifestants vandalisant le matériel électoral et le mobilier de l’école avant de s’enfuir sous les tirs de la police.
Des personnes qui ont participé au saccage ont déclaré être des déplacés du conflit, et être excédés de ne pas pouvoir voter.
Interrogée par l’AFP sur les dispositions qui avaient été prises pour que les déplacés d’Ituri aient accès au vote, la Commission électorale (Céni) a déclaré qu’il lui était « difficile de répondre » à cette question.
A Goma, la capitale du Nord-Kivu, près d’un demi-million de personnes vivent entassées dans des camps. Depuis deux ans, le M23, une rébellion soutenue par le Rwanda voisin, a repris les armes et s’est emparée de larges pans de la province, provoquant la fuite de centaines de milliers de personnes.
Après plusieurs contre-offensives militaires infructueuses, les autorités ont dû se résigner : dans les territoires de Rutshuru et Masisi, où le M23 et l’armée rwandaise opèrent, les élections ne pouvaient avoir lieu.
Idem pour les déplacés en provenance de ces territoires, don’t les noms n’apparaissaient pas sur les listes des bureaux de vote installés dans et à proximité des camps de Goma, selon plusieurs témoignages.
Plus à l’ouest, la route – en très mauvais état – menant vers le territoire de Walikale, est coupée par le M23 peu après la sortie de Goma. Certains matériels électoraux étaient toujours en cours d’acheminement vers cette zone mercredi en fin de journée, à l’heure à laquelle les bureaux de vote étaient censés commencer à fermer leurs portes.
Alexis Huguet
Moke Mayele a été désigné par le président Tshisekedi nouveau procureur général près de la Cour constitutionnelle, en remplacement de Jean-Paul Mukolo Nkokesha. La loi organique du 15 octobre 2013, qui encadre l’organisation et le fonctionnement de la haute Cour, établit l’existence d’un parquet général spécifique à cette juridiction.
Le 17 janvier 1961, une date gravée au fer rouge dans l’histoire du Congo indépendant : le jour rappelle l’assassinat de Patrice Emery Lumumba, le tout premier chef du gouvernement de la RDC. Pour commémorer sa mémoire 64 ans après, Judith Suminwa, l’actuelle Première ministre, a ouvert ce vendredi les portes de la Primature à plusieurs écoles de Kinshasa.
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