La mission d’observation électorale des Eglises catholiques et protestantes de République démocratique du Congo, dont les avis étaient très attendus, a dit jeudi avoir constaté “de nombreux cas d’irrégularités” lors des examens de données provenant de leurs témoins.
Un homme passe devant un immeuble à Lubumbashi le 22 décembre 2023 @Photo de Patrick Meinhardt / AFP.
La mission, qui a mené un “comptage parallèle des voix”, constate que pour la présidentielle “un candidat s’est largement démarqué des autres, avec plus de la moitié des suffrages à lui seul”, a déclaré devant la presse Mgr Donatien Nshole, secrétaire général de la conférence épiscopale nationale du Congo (Cenco), sans nommer le candidat en question.
Cependant, elle a documenté de nombreux cas d’irrégularités susceptibles d’affecter l’intégrité des résultats de différents examens, en certains endroits, a-t-il poursuivi, lisant les conclusions d’un rapport préliminaire de la mission.
Près de 44 millions d’électeurs étaient appelés à élire le 20 décembre leur président, leurs députés nationaux et provinciaux et leurs conseillers communaux. Mais en raison de nombreux problèmes logistiques, le quadruple examen a été prolongé pendant le 21 et s’est poursuivi plusieurs jours dans certaines zones reculées, jusqu’au 27 selon la mission des Eglises. Dans son rapport, la mission s’interroge sur la légalité de cette prolongation.
Mgr Nshole a également exhorté la commission électorale (Céni) à publier les résultats provisoires bureau de vote par bureau de vote, ce qu’elle n’a pas encore fait. Dans le camp Katumbi, on revendique la victoire nette de son champion. Entre-temps, la Ceni, au banc des accusés, publie depuis la fin de la semaine dernière des résultats partiels de la présidentielle, qui placent en tête le chef de l’Etat sortant, Félix Tshisekedi, au pouvoir depuis janvier 2019 et candidat à un deuxième mandat de cinq ans.
Mercredi soir, il était crédité, selon les chiffres de la CENI mais contestés par l’opposition, de 77% des voix, sur quelque 9,3 millions de suffrages comptabilisés, suivi des opposants Moïse Katumbi (15,7%) et Martin Fayulu (3,9%). La Céni poursuivait jeudi soir la publication des résultats partiels de la présidentielle.