L’argent promis pour battre campagne n’a toujours pas été versé à l’Union sacrée, la famille politique au pouvoir. L’inquiétude s’accroît chez les sociétaires. “Sincèrement, du temps de la MP, les choses étaient mieux organisées, là c’est la pagaille”, confie, sous couvert d’anonymat, une personnalité politique qui a opéré la transhumance en optant, selon elle, “d’être du bon côté de l’histoire”.

Vendredi après-midi, un certain engouement était perceptible sur avenue de l’Enseignement, non loin du stade des Martyrs, dans des permanences des partis politiques tous ou presque Union sacrée. “Balobi tozela kaka” ( On nous a dit d’attendre encore), répondait au téléphone ce candidat député. “Nous sommes là depuis le matin”, fait comprendre quidam, visiblement candidate députée nationale aussi. Non loin du siège interfédéral du MLC, parti VPM/Défense nationale, Jean-Pierre Bemba, ce président d’un petit parti politique phagocyté dans un regroupement piloté par le FNSD, parti du premier vice-gouverneur de la Banque centrale, Fikiri Alimasi, ne cache plus son impatience et sa déception “sur la tournure que prennent les choses”, dit-il avant d’ajouter ” si à Kinshasa, dans la capitale, siège des institutions publiques, c’est la plus grande incertitude, qu’en sera-t-il de l’arrière-pays ?”.

Le président dit redouter que les grands partis de l’Union sacrée, UDPS, UNC, MLC, AFDC, cite -t-il, ne se servent des autres que pour tremplin pour mieux atterrir et en grand nombre dans l’hémicycle de l’Assemblée nationale. “Ils se sont bien préparés, leurs candidats ne sont pas aussi miséreux et désemparés comme nous ! Augustin Kabuya, par exemple, a déjà doté les candidats UDPS des moyens pour battre campagne… Les autres partis dont les autorités morales occupent des postes de premier ordre dans les institutions sont également bien lotis…”.

Pas si sûr. À Bukavu, où bahatistes et kamerhistes se promettent une estocade électorale sans précédent, quelques candidats USN disent manquer des moyens pour compétitionner. C’est d’ici que s’est répandue la folle rumeur selon laquelle le président sortant, Félix Tshisekedi devrait annoncer, dans son meeting du 19 novembre au stade des Martyrs de Kinshasa, le report des élections. Après vérification, il s’agit tout simplement d’une fake news. Pourtant, une telle prérogative revient plutôt à la CENI. Son président, Denis Kadima attend encore de l’État une bagatelle somme de 300 millions de dollars. Aux Finances et au Budget, l’on indique que la CENI aura droit plutôt à 300 milliards de FC, soit environ 120 millions de dollars, mais l’année prochaine. Et si les élections ( présidentielle et législatives) étaient décalées de quelques semaines. La question taraude les esprits d’autant plus que 9 candidats en course à la présidentielle menacent de boycotter le scrutin.