La nouvelle de la disparition de Martin Kayembe a bouleversé la corporation qui venait d’enterrer la veille, un aîné au talent rompu, José Nawej. Rien ne présageait pourtant la fin du parcours de “Chez Ntemba” sur cette terre des hommes. Bien que malade, il avait déjà repris un peu de ses forces, s’il faut s’en tenir au récit de Richard Shako. Il pouvait même adresser quelques mots aimables à son garde malade. Mais hélas dimanche aux premières heures, l’inattendu est arrivé.
Martin Kayembe, un distingué journaliste s’en est allé. @Photo Droits tiers.
Au lever du soleil dimanche, Richard Shako, celui qui s’est battu jusqu’au dernier souffle pour maintenir en vie son meilleur pote, annonce la triste nouvelle dans le groupe WhatsApp dédié à la mobilisation et à la solidarité du désormais regretté. Le temps semble s’arrêter. La violence de la nouvelle a brisé le cœur de la plupart des membres. Puis, une vague de messages s’en suit. Tantôt pour louer le seigneur d’avoir repris son serviteur. Tantôt pour rendre hommage à un confrère qui a été un modèle. Finalement, c’est une pluie d’hommages qui enflamme les réseaux sociaux. Tous les clichés, même les plus anciens, de Martin Kayembe ont été déterrés et affichés. Twitter et Facebook se sont emballés. “Oui, Martin est parti. Une perte énorme pour la profession”, a réagi Jeanric Umande, un de ses bras droits. Les hommages qui ont afflué à travers le monde ( Europe, États-Unis, Canada, Chine) pour saluer l’icône de la presse parlementaire, ont mis en lumière les bonnes relations que Martin Kayembe entretenait avec beaucoup de ses confrères journalistes.
– Kayembe, une référence de la presse parlementaire –
Ayant rejoint la rédaction de la RTGA en provenance de Global Télévision de Cathérine Nzuzi Wa Mbombo, Kayembe n’a pas tardé à imposer ses marques. Dans la compétition des intelligences, Kayembe s’est affirmé comme une étoile. Il a choisi le Parlement, creuset de la démocratie pour informer quotidiennement la population sur les grandes décisions du pays. Le choix d’angle de ses reportages était accrochant. En peu de temps, Kayembe est devenu incontournable si bien que rien ne pouvait se passer au Palais du Peuple sans lui. Il a réalisé de grandes interviews avec des personnalités qui ont marqué l’histoire parlementaire de ce pays depuis le Sénat de Marhini Bodho et l’Assemblée nationale d’Olivier Kamitatu jusqu’aux récents bureaux Mboso-Bahati. Lors de plénières, Kayembe dénichait les infos là où personne ne pouvait s’imaginer. La belle mention, c’est dans le traitement qu’il voulait simple et compréhensible de l’information. À l’hémicycle, il savait croiser les sources et préférait la contradiction pour faire vivre le débat parlementaire. Ce qui avait fait de lui l’un des journalistes les plus chouchoutés des élus.
– Martin Kayembe nous manquera à jamais –
Kayembe est parti enterrant la belle amitié qui le liait à ses collègues. Sociable et rassembleur, Kayembe voulait qu’il y ait la paix autour de lui. Nul ne peut oublier ses sages conseils, ses encouragements pour inciter à l’excellence ou ses blagues amicales. C’est un pionnier de la presse parlementaire qui a contribué à la consolidation de la vie démocratique qui s’en va. Tel un artiste, ses œuvres demeureront à jamais. Ses reportages, ses articles le rendront immortel pour toujours.