Les scènes qui se sont déroulées à Malemba Nkulu, dans la province du Haut-Lomami, suscitent l’effroi et la stupeur. Les Congolais ont assisté médusés au déferlement des images d’une lâcheté indicible montrant une femme et un homme en train d’être violés et tabassés à mort avec des bâtons par des individus en plein jour.
L’Assemblée provinciale de Haut-Lomami. @Photo d’illustration.
Alors que les images de la violence circulaient abondamment sur les réseaux sociaux, les réactions de ce drame ont fusé de partout. Dans la classe politique, Moïse Katumbi, Denis Mukwege, Martin Fayulu, Matata Ponyo et Delly Sessanga ont condamné les actes inadmissibles de violence.
Indigné, Moïse Katumbi Chapwe a été le premier à désapprouver les événements d’horreur qui ont paralysé le territoire de Malemba Nkulu. Tout en relevant la défaillance de l’autorité de l’État, le leader d’Ensemble pour la République s’est dit révolté par des images de violences insoutenables.
Toute vie humaine est sacrée. Je suis révolté par les évènements qui se déroulent à Malemba Nkulu. Ces images d’horreurs sont insoutenables. Faute de maintenir l’autorité de l’Etat, les pouvoirs publics doivent assumer leur pleine et entière responsabilité dans cette tragédie qui endeuille la nation. Il est important de sauvegarder notre vivre ensemble. Les blessés doivent être soignés et les victimes secourues. Les responsables doivent être identifiés, poursuivis et sanctionnés de la manière la plus exemplaire, a exigé le candidat à la présidentielle.
– “Aucun acte de ce type ne doit être toléré”-
Révolté, Delly Sessanga, à l’instar de ces deux collègues de l’opposition, a condamné ce qu’il estime être des événements tragiques dont les actes ne peuvent être tolérés, car chaque vie humaine est sacrée.
En ces temps troublés, où la haine tribale gagne toujours plus de place dans nos provinces, nous Congolais, devons nous tenir solidaires face aux tragiques événements à Malemba-Nkulu et au Plateau des Bateke, affirmant ensemble que chaque vie humaine est sacrée et qu’aucun acte de ce type ne doit être toléré. Au-delà des pensées que nous avons envers les victimes et leurs familles, il est de notre devoir d’agir pour garantir la sécurité et la protection de tous les Congolais, tout en cultivant l’unité nationale au sein de notre pays. Ce moment sombre doit être un catalyseur pour prendre des mesures concrètes visant à aider et soutenir les victimes, tout en prenant les dispositions pour mettre un terme à cette violence insensée. En faisant le choix de la Refondation du Congo, nous avons le pouvoir collectif de créer un avenir commun où de tels actes atroces ne trouveront plus leur place , a réprouvé le chef de file de l’Envol, qui appelle à l’unité des Congolais.
Tout aussi offusqué, le Nobel Denis Mukwege a rappelé sur X ( anciennement Twitter) qu’ “il est temps de restaurer la sécurité et l’ordre public”. Le toubib s’est dit horrifié par les images inhumaines et dégradantes de violences commises notamment sur une femme sans défense. “Nos compatriotes ne peuvent rester livrés à eux-mêmes et à la violence. Il est temps de restaurer la sécurité et l’ordre public et de rendre la justice à travers tout le territoire national”, a fustigé Denis Mukwege.
Selon Joël Budimi, administrateur du territoire de Malemba Nkulu contacté par la RFI, l’incident s’est produit à la suite du meurtre d’un conducteur de taxi moto perpétré par des supposés bandits identifiés comme ressortissants de la région du Kasaï. En représailles, les collègues de la victime s’en sont pris aux membres de la communauté du Kasaï vivant à Malemba Nkulu. La tension entre la communauté du Katanga et celle du Kasaï est latente à quelques jours des élections. Aux dernières nouvelles, la femme supposée tuée, serait en vie. Les clichés et vidéos de la prétendue victime ont inondé mercredi les réseaux sociaux.