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Kisangani désigne Katumbi président

La ville était debout à la Place de la Poste. La foule tremblait d’exaltation. Moïse Katumbi vient de parcourir plus d’une dizaine de kilomètres depuis l’aéroport de Bangboka sous les acclamations, chants et cris de joie de la population. Lorsqu’il monte à la tribune, la foule clame “numéro 3, président”.

 

Par Jeanric Umande

Moïse Katumbi, le candidat n°3 lundi 20 novembre 2023 face à la foule à la Place de la Poste à Kisangani, chef-lieu de la Tshopo. @ Photo Cellule de communication du candidat n°3.

publié le 21 novembre 2023 à 01:00:00

Comme Barack Obama en 2008, la campagne du candidat Moïse Katumbi Chapwe monte en puissance. Pour le lancement de l’activité à Kisangani ce lundi 20 novembre 2023, le numéro 3 a été accueilli comme un roi, un sauveur. “Tu es le Moïse, tu viens pour nous sauver d’une souffrance atroce. Tu n’as pas à faire campagne, nous avons déjà décidé de te porter à la magistrature suprême”, lui a transmis le message un notable de Makiso, mobilisé pour l’accueil de l’ancien gouverneur du Katanga. Les Boyomais étaient impatients d’écouter Katumbi, tant leurs souffrances sont lisibles à l’œil nu. C’est ici que le patron de Tout-Puissant Mazembe va se décapsuler : “J’avais dit que Kisangani doit être Bulaya (L’Europe). Dieu m’a envoyé pour travailler afin de sauver le pays. Sous ma présidence, il ne sera pas question de nommer les membres de famille dans les ministères. Mon directeur de campagne, c’est la population”, a-t-il introduit. Clameur de la foule.

– Mettre fin à la jouissance au sommet de l’Etat –

Moïse Katumbi a partagé ses propres déceptions face au régime Tshisekedi. “Quand il y a la guerre, ils boivent du champagne. Ils organisent des concerts. Nous allons mettre fin à la jouissance. Ils sont insouciants du drame que vivent les déplacés de guerre”, a-t-il souligné invitant la population à dire au revoir à l’actuel régime. “Quand ils viendront ici, il faudra leur dire au revoir”, a-t-il lancé. Réponse de la foule: “au revoir Tshisekedi”. Katumbi a fait observer que le pays a considérablement régressé avec notamment d’innombrables violations des droits de l’homme. “Ils ont arrêté Salomon Kalonda Idi Della, Mike Mukebayi et mis en clandestinité le député Ensemble Daniel Nsafu au moment où les voleurs, les pilleurs de la République sont libres et se pavanent avec l’argent de l’État dans nos villes”, s’est-il préoccupé. Pour le candidat président de la République, chaque Congolais devra user de son ultime arme à savoir la carte d’électeur pour imposer le changement. “Qui ont des cartes d’électeur parmi vous ? Vôtre arme, c’est la carte d’électeur. Notre machette, c’est la carte d’électeur. Il faut mettre fin à l’impunité et au régime de bradage des intérêts de la population”, a-t-il affirmé.

Le candidat n°3 a invité le peuple boyomais à une grande vigilance. Tout faire pour surveiller énergiquement les opérations de vote du début jusqu’à la fermeture des bureaux de vote. “Pas question de quitter les bureaux de vote avant de nous être assuré que nos voix ont été prises en compte”, a insisté Katumbi. C’est ici qu’il fait un clin d’œil en guise de gratitude à Augustin Matata Ponyo Mapon qui vient de rallier sa candidature pour faire bloc contre Félix Tshisekedi. “Saluez l’ancien Premier ministre, Matata Ponyo. Saluons tous ceux qui nous ont rejoint”, a-t-il célébré, tout en se félicitant aussi de la décision des candidats présidents Seth Kikuni Masudi et Frank Diongo Shamba, rangés désormais derrière sa candidature.

– Non au tribalisme –

Katumbi se veut rassembleur. Il veut mettre un terme au tribalisme et à toute forme de discrimination. Son porte-parole adjoint, Francis Kalombo, originaire du Kasaï, l’a rappelé à haute voix à Kisangani. “Il n’y a pas et il n’y aura jamais de tribalisme avec Moïse Katumbi”, a-t-il rassuré. A l’occasion, il a rappelé le rôle qu’il avait joué pour rétablir le peuple kasaïen, jadis chassé du Katanga, dans ses droits. “C’est moi qui avais fait revenir les Kasaïens au Katanga. Pour ceux qui ne le savent pas, j’avais restitué plus de 800 maisons aux ressortissants kasaïens”, a-t-il précisé. Dans son speech, le candidat n°3 a invité les habitants de Kisangani à éviter toute forme d’insultes envers leurs frères, même s’ils sont d’un autre bord politique.

– Carton rouge à Tshisekedi –

Lors de son imposant meeting de vérité devant une foule immense à la Place de la Poste, le candidat Katumbi a sollicité une minute de silence en mémoire et en solidarité avec les populations meurtries de la commune rurale de la Lubunga, de Chérubin Okende assassiné à Kinshasa et de nombreux autres Congolais morts parmi lesquels les militaires et les civils fauchés pendant la guerre.

– Fini le règne de l’homme de promesses-

Katumbi a dit “non” à toute gouvernance de promesses non tenues qui ne fait qu’endormîr le peuple sans aucune solution durable. “J’ai constaté qu’à Kisangani, il n’y a pas de routes. C’est comme si on était dans la guerre mondiale. Je vous demande d’être vigilants. Allez-vous accepter encore de nouvelles promesse?”, a-t-il interrogé la foule qui lui a répondu par le “Non” majuscule. Cinq ans de promesses suffisent. Il a promis l’eau et l’électricité qui n’existent pas, comme aussi des routes, des écoles et des hôpitaux. Il faut, dit-il, arrêter la spirale de mensonge avec le démagogue qui est en train d’endormir le peuple congolais.

– Rebâtir le Congo et sa dignité –

Dieudonné Bolengetenge, le secrétaire général d’Ensemble pour la République, avait préalablement fait un rappel de la promesse faite par la population de Kisangani au numéro d’Ensemble. “Nous avons dit depuis 2016 que nous devons faire de lui président. Le candidat du peuple, le numéro 3, Monsieur Moïse Katumbi Chapwe, est là. C’est le candidat de la population, il faut le voter massivement car c’est lui l’espoir des Congolais”, a-t-il sensibilisé.

En pleine campagne électorale, Katumbi s’est dévoilé comme le vrai bâtisseur de la République. Ses actions lors de sa gouvernance au Katanga sont une preuve que personne ne peut effacer aujourd’hui de la tête des Congolais. “Après mon élection, nous allons résoudre les problèmes de la population. Mon premier travail, ce n’était pas le poste de gouverneur. Je vous demande de m’accorder les 100% des voix. Dites-leur au revoir. L’homme de promesses, au revoir. Dites-leur que Katumbi va changer ce pays”, a-t-il communié avec ses milliers de soutiens dans une ambiance de grande fête.

Après la construction par ses propres moyens du bloc opératoire de l’hôpital de référence de Makiso, Katumbi promet de démolir tous les vieux bâtiments pour construire un nouvel hôpital. Il a critiqué l’art du mensonge érigé en système de gestion par le régime vomi de l’Union sacrée au moment où le peuple manque de tout. “Quand on ne connaît même pas son salaire, peut-on vraiment dire que vous êtes un homme sérieux ?”, s’est-il interrogé. Katumbi a affirmé que pendant son règne les mentalités vont changer.

S’adressant aux étudiants de Kisangani, Katumbi a voulu connaître lesquelles des promesses faites par le régime actuel ont été réalisées dans ce secteur. “Chers étudiants, avez-vous finalement des bourses d’études ?”, a-t-il demandé. Non, lui rétorque la masse. Face à la réponse négative de la population, le boss du TPM a fait comprendre aux Congolais que toutes les promesses de Félix Tshisekedi sont demeurées creuses. Évoquant la gratuité de l’enseignement, Moïse Katumbi l’a jugée aussi de fausse et de mal exécutée. La population a d’ailleurs crié qu’elle n’existe pas.

Il en est de même pour la situation sécuritaire de plus en plus complexe à Beni, Butembo et Goma au Nord-Kivu ainsi qu’à Bunia, Aru et ailleurs. “Un papa ne pleure pas d’incapacité devant les enfants. Je suis un homme d’action. Celui qui osera toucher à mon pays, il verra. Nous allons terminer la guerre avec nos militaires. Nous avons des bons militaires qui ne demandent que d’être bien payés”, a indiqué le candidat numéro 3.

– Le candidat de l’étranger, c’est Tshisekedi –

Moïse Katumbi a enfin répondu à ses détracteurs qui ont voulu lui coller faussement le cliché de “candidat de l’étranger”. Dans son grand oral de Kisangani, le numéro 3 a immédiatement désigné Félix Tshisekedi, comme candidat de l’étranger pour avoir recruté les mercenaires et les déployer dans l’est alors que nos soldats restent sous-payés. “Celui qui nous accuse d’être les candidats de l’étranger. Curieusement, c’est bien lui qui a recruté les mercenaires étrangers. Pire, au lieu d’augmenter les salaires des militaires et policiers congolais et renforcer les capacités de l’armée et de la police pour défendre l’intégrité du territoire et sécuriser les personnes et leurs biens, il a donné des salaires rocambolesques à ces étrangers », a-t-il vigoureusement fustigé.

Le candidat Ensemble a demandé à la population de sanctionner sévèrement le régime des promesses et de la taxe illicite RAM, en votant utile, en votant pour lui, parce qu’il a l’ambitieux projet de construire une armée véritablement républicaine, bien équipée avec des soldats bien formés et bien payés. “On paye mieux les étrangers que nos propres militaires. Les députés touchent 21 000 dollars mais les fonctionnaires, les militaires, les enseignants ont un salaire dérisoire (100 dollars ou un peu plus). J’ai dit à mes élus que cette affaire doit prendre fin”, a-t-il poursuivi. Et d’indiquer : “Faites les calculs pendant cinq ans, 21 000 dollars, c’est plus d’un million de dollars. Katumbi vous interdit de clochardiser les militaires et les policiers. Plus question de troupes étrangères dans notre pays. Nous avons des militaires valeureux s’ils sont motivés, la question de l’insécurité sera conjuguée au passé “, a déclaré le candidat n°3 qui rappelle avoir mis fin aux troubles de la milice bakata katanga.

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