Alors que Moïse Katumbi a lancé sa campagne électorale à Kisangani lundi 20 novembre, il a été surpris dimanche soir par une grande annonce de soutien. Le très discipliné Augustin Matata Ponyo s’est désisté en sa faveur dans le but de contourner l’arsenal de fraude installé à tous les niveaux par le régime Tshisekedi. “Dans le souci de se maintenir coûte que coûte au pouvoir, le régime en place a intelligemment élaboré un système complexe de fraude électorale massive et de corruption. En vue de maximiser les voix et surtout pour faire échec à la manœuvre du pouvoir, l’urgence d’une candidature unique de l’opposition s’impose comme la meilleure stratégie qui soit ! Tel est l’avis de tous les experts”, a indiqué l’ancien Premier ministre. Dans un message à la nation, l’économiste chevronné indique que seule une coalition va faire triompher l’opposition. “Face à la fraude électorale massive planifiée, mais aussi face au monde qui nous regarde, la démarche de former un bloc solide et uni au sein de l’opposition est la seule stratégie que nous avons pour donner un sens à notre combat politique et pour redonner l’espoir au peuple congolais”, a-t-il déclaré.

– Katumbi à la tête jusqu’à la victoire –

Matata souligne que la nation est au seuil du chaos et que la réalité qui nous confronte, en ce moment même, est impitoyable et sans équivoque : “Dans l’est, l’insécurité déchire notre République ! Malgré de nombreuses promesses faites par le régime actuel, la population ne cesse de sombrer dans la misère et dans l’extrême pauvreté ! Le taux de change continue de vaciller dans une instabilité préoccupante ! La justice est instrumentalisée et manipulée à des fins politiciennes ! La liberté de la presse et l’indépendance journalistique sont compromises et soumises à de sérieuses menaces ! La diplomatie de notre pays à l’échelle sous-régionale et internationale se perd dans des incohérences sans précédent ! Les jeunes sont sans emploi, les fonctionnaires mal traités, la vie chère, et j’en passe”, décrit l’homme de la “cravate rouge”. C’est face à ce désastre, que Matata s’était décidé d’être candidat à l’élection présidentielle du 20 décembre prochain dont la campagne a commencé dimanche. “Mon objectif principal était de libérer notre nation de cette spirale infernale dans laquelle les Congolais sont piégés depuis trop longtemps”, explique le leader du LGD qui dit porter en lui, les compétences et les valeurs nécessaires pour restaurer la grandeur de notre pays, comme cela a été le cas entre 2012 et 2016, lorsqu’il occupait le poste de Premier ministre. Ainsi, à la suite des consultations qui se sont tenues à Prétoria, en Afrique du Sud, dit-il, Moïse Katumbi Chapwe se dégage comme le candidat pouvant conduire le ticket de l’opposition représentée par les quatre grands partis et regroupements ayant pris part à ces assises. “En référence à cette recommandation, et conformément à la décision de mon parti, je tiens à annoncer mon désistement de la course présidentielle de décembre 2023 en faveur de Moïse Katumbi Chapwe. Mon désistement répond à l’aspiration profonde du peuple qui veut à tout prix que le régime change. La volonté du peuple est plus forte que la mienne. Je ne peux donc pas m’y opposer. La RDC nous a tout donné ; nous avons aussi, nous Congolais, l’obligation de lui retourner l’honneur et la dignité qu’elle mérite”, a annoncé Augustin Matata Ponyo.

Selon lui, l’aspiration profonde du peuple doit transcender les egos et les ambitions personnelles. Ainsi, invite-t-il les deux autres participants aux travaux de Pretoria, ainsi que tous les candidats présidents qui sont soucieux de l’avenir de la RDC et de son peuple à se joindre à Moïse Katumbi Chapwe pour assurer une victoire certaine aux élections du 20 décembre prochain. Un retrait qui n’est pas lié aux objectifs personnels, mais plutôt à l’intérêt supérieur de la patrie, affirme le sénateur du Maniema traqué par le régime Tshisekedi. “L’amour et l’attachement que j’ai pour le Congo dépassent les limites imaginables. J’aime le Congo, j’aime son peuple et je veux que le Congo gagne”, a-t-il conclu.