À Lemba, juste à côté de la maison communale, le duplicata coûte 15 000 FC, à Masina, entre 2 000 et 5 000 FC, selon la tête du requérant. Par ailleurs, des sources recoupées attestent que des candidats députés nationaux battent une bien curieuse pré-campagne. Des cartes illisibles de la CENI sont collectées à leurs soins moyennant un peu de sous, 1 000, 2 000 ou 3 000 FC remis aux futurs électeurs.

Les candidats députés s’emploieraient alors à leur obtenir des duplicatas qui ne les leur seraient remis que le jour du vote. Un limier d’Ouragan.cd a été témoin d’une estocade verbale dans l’antenne CENI de Lemba où un présumé candidat député se serait pointé avec 1 500 cartes, a-t-on filtré dans des virulents propos que se crachaient deux agents au sujet du coût de l’obtention des duplicatas.

Denis Kadima est, nul doute, au courant de ces pratiques frauduleuses mais devenues normales. La CENI est devenue un service d’assiette sinon un fonds spécial qui s’autofinancerait en vendant des cartes électorales dupliquées.

– 300 millions $US ou 300 milliards de FC? –

La Centrale électorale a déjà encaissé du gouvernement la somme colossale de 800 millions de dollars mais attend encore le solde qui se chiffre à 300 millions de dollars, selon les propres dires de Denis Kadima. Mais au ministère des Finances, Nicolas Kazadi pas toujours en bon terme avec Denis Kadima, explique que le solde de la CENI est plutôt de 300 milliards de FC, soit moins de 120 millions de dollars. Et ce pour boucler tout le processus électoral, de la présidentielle aux locales.

Comme dans la célèbre pièce de Théâtre de chez nous “Diallo contre Sans souci”, il pleuvra derechef des hallebardes entre Kadima et Kazadi. Et ce, à près d’un mois des élections, dont la présidentielle de toutes les susceptibilités. Les évènements de Malemba-Nkulu annoncent une météo ethno-politique très agitée bien au-delà du 8 janvier 2024, quand les résultats des scrutins seront rendus publics.