Les allégations de détournement de fonds à la Gécamines et les discours de haine tribale qu’elles suscitent, ont fait réagir la Société civile/Forces vives de la République démocratique du Congo. La coordination de cette plateforme citoyenne a adressé jeudi 16 novembre une lettre ouverte à la ministre du Portefeuille, Adèle Kayinda.
Me Jean-Bosco Lalo, le président de la Société civile/Forces vives de la RDC. @Photo Droits tiers.
Dans le document consulté par Ouragan, le Bureau de cette organisation déplore le silence de madame la ministre, qui a pourtant, sous sa tutelle, cette entreprise minière de l’État. Par la voix de maître Jean Bosco Lalo, ces acteurs non étatiques s’étonnent du silence qu’observe Adèle Kayinda face à la tournure négative que prend cette affaire non prouvée et basée sur des rumeurs, selon cette plateforme.
Face aux glissements vers la haine tribale et autres manipulations, les organisations de la société civile sollicitent ouvertement l’intervention de la ministre du Portefeuille. “Lorsque certains Congolais de la province du Katanga, visiblement manipulés par des politiciens à mal de positionnement, régionalisent ou tribalisent les questions relatives à la conduite de cette entreprise, il est opportun d’attirer l’attention des autres Congolais pour éviter de sombrer dans des considérations tribales ou régionales surtout en cette période électorale. Il n’est donc pas admissible de laisser libre
passage aux tentations tribalistes. C’est pourquoi, nous sollicitons, illico presto, l’intervention de la ministre du Portefeuille pour calmer les tensions et rendre publiques les vraies informations”, insistent les acteurs de la société civile. Ils estiment que des allégations de détournement, telles qu’exprimées par l’IGF, méritent plutôt d’être portées devant les cours et tribunaux afin de déterminer les responsabilités et mettre fin aux spéculations.
Par ailleurs, la Société civile/ Forces vives attire l’attention du gouvernement sur ce qu’elle appelle le démon de la division qu’il faut vite stopper avant qu’il ne soit trop tard. “C’est l’occasion pour nous de solliciter l’implication de toutes les instances compétentes afin de stopper le démon de la division. Les décisions responsables consolideront l’unité nationale et celles contraires jetteront de l’huile sur le feu”, avertit Me Jean Bosco Lalo.
Il y a peu, les médias ont fait état d’un présumé détournement de 211 millions de dollars américains à la Gécamines, informations émises par l’IGF et qui avaient été largement relayées. A ce jour, la ministre du Portefeuille, qui a sous sa tutelle la gestion de cette entreprise publique, ne s’est toujours pas prononcée sur ce dossier brûlant.