Congo Airways va redécoller incessamment, selon un communiqué daté du 15 novembre 2023, non signé mais portant l’en-tête de la compagnie publique et le sceau de la direction générale. Des millions de dollars sont investis mais malheureusement engloutis à cause de l’opacité de gestion. Normal que la compagnie connaisse fréquemment des arrêts.
Congo Airways, la compagnie aérienne nationale congolaise qui tente de redécoller. @Photo Droits tiers.
En ordre utile, Congo Airways manifeste toute sa reconnaissance au chef de l’État “sous l’impulsion” de qui et “grâce à sa sollicitude”, la relance a été possible. La direction générale remercie ensuite le gouvernement, puis les députés et sénateurs pour leur implication pour le redécollage de la compagnie. Et en troisième lieu, les actionnaires. Pourtant durant toute la période de turbulences que Congo Airways a traversée, et quand bien même l’oraison funèbre de la compagnie était prononcée par le ministre de tutelle et la naissance d’un nouveau transporteur aérien public annoncée, aucun actionnaire n’a dit mot. La Caisse nationale de sécurité sociale, CNSS (ex-INSS), le Fonds de promotion de l’industrie, (FPI) la Régie des voies aériennes ( RVA), l’Office de gestion de fret multimodal, (OGEFREM), la Générale des carrières et des mines, (GECAMINES) et la Société commerciale des transports et des ports, (SCTP ex-Onatra) sont les principaux actionnaires de cette compagnie aérienne. La dernière fois que les actionnaires ont donné de la voix, c’était plutôt par médias et ONG interposés. Et ils réclamaient plutôt des dividendes.
Avant la déclaration en mars 2020 de l’état d’urgence sanitaire qui a notamment paralysé le trafic aérien suite à la pandémie du Covid-19, le capital social de la compagnie Congo Airways s’était envolé de 47 à 117 millions de $US. Mais depuis le premier décollage de la compagnie aérienne en 2014, les actionnaires n’ont jamais à ce jour perçu le moindre $US de dividende.
À la Société commerciale des transports et des ports, ces dividendes sont attendus comme une bouffée d’oxygène, l’entreprise étant quasiment en cessation des paiements. Par crainte de s’exposer à des sanctions, des cadres de la SCTP soutenus par la mouvance syndicale sont passés par des ONG pour dénoncer une escroquerie d’Etat. La SCTP a investi 10 millions de $US dans Congo Airways. Le retour sur investissement n’a été évoqué aucune fois par le gouvernement qui a pourtant engagé l’ex-ONATRA dans un partenariat sans au préalable consulter ses partenaires dont la mouvance syndicale.
Le gouvernement a d’autorité décaissé 6 millions de $US, puis 4 millions de $US d’un compte de la SCTP intitulé «Redevance logistique terrestre» logé à RAWBANK pour participer au capital social de Congo Airways.
En dépit de la crise due à la Covid-19, la compagnie aérienne a maintenu ses commandes de huit aéronefs dont deux Airbus type A220-300 de 132 places dont la livraison est programmée, sauf imprévu, pour décembre 2020. C’est du pimpant neuf, avait laissé entendre l’alors D-G Désiré Balazire sacqué depuis comme un pirate de l’air.
En son temps, la compagnie desservait douze destinations à travers le territoire national et deux lignes internationales, Johannesburg et Douala. Elle transportait en moyenne, 200 000 passagers l’an, selon le dernier rapport annuel de Congo Airways. La société disposait alors d’une flotte de cinq aéronefs, dont deux Airbus 320 et deux Bombardiers 400, de même qu’un Boeing pris en leasing. Tous ces avions sont soit en panne soit cloués au sol pour diverses raisons. Congo Airways n’a pas dit dans son communiqué avec quel aéronef, il reprendra le vol.