Elle a organisé vendredi 17 novembre à Kinshasa une matinée de plaidoyer en faveur des femmes et jeunes filles déplacées et survivantes de ce conflit tribal dans la province du Maï- Ndombe. A l’occasion, l’organisation a adressé un mémo aux autorités, partenaires ainsi qu’aux acteurs non étatiques pour attirer leur attention sur ce drame qui peut à tout moment renaître de ses cendres.

Au cours de cette matinée de plaidoyer, la présidente de cette Asbl, Pélagie Makedika a présenté les résultats du rapport des enquêtes menées chez les femmes et filles victimes du conflit de Maï-Ndome. Des enquêtes effectuées dans le cadre du projet Place et participation des femmes et filles dans la réponse humanitaire apportée aux populations des provinces de Maï-Ndombe, Kwango et Kongo central. Selon les résultats, les femmes demeurent les principales victimes de ce conflit. Plusieurs d’entre elles, ont subi de viol ayant abouti à des grossesses non désirées. D’autres ont perdu maris et enfants et se retrouvent sans rien, ni famille. D’autres encore ont développé des dépressions mentales à cause du choc des évènements vécus. Sans oublier les femmes entrepreneures ont perdu capital et plantations.

Par ailleurs, le rapport signale un nombre élevé d’enfants séparés de leurs parents jusqu’aujourd’hui. Certains villages restent vidés de leurs habitants, pas d’école, pas de marché et encore moins d’activités agricoles. Au nom de toutes ces victimes, la Cause rurale plaide pour le retour à la paix.

“Le conflit de Kwamouth dans le Maï-Ndombe montre que ce sont deux communautés qui se battent et les femmes sont les principales victimes. Nous plaidons pour le retour à la paix dans la région. Toutes les femmes réclament la paix. Nous savons qu’il y a eu une initiative au niveau des autorités mais on ne sait pas à quoi cela a abouti. Entre-temps sur le terrain, la situation des femmes et filles est catastrophique”, révèle Pélagie Makedika. Ainsi dans son mémo remis aux représentantes des ministères de la Justice et celle de la Femme, famille et enfant, Cause rurale demande aux autorités d’évaluer rapidement la mission déléguée sur place au début de la crise, de renforcer la lutte contre les VSBG et d’appliquer la tolérance zéro en la matière et de documenter les incidents de violations des droits humains perpétrés sur place. Aux partenaires, l’organisation demande un accompagnement avec des programmes spécifiques pour les provinces de l’ouest de la RDC.

En juin dernier, les communautés Teke et Yaka vivant à Kwamouth, dans la province du Maï- Ndombe au nord-est de la ville de Kinshasa, s’étaient violemment affrontées jusqu’à causer des morts et de milliers de déplacées.