Le ministre des Finances, Nicolas Kazadi, soutient ouvertement le redécollage de la Miba. Il plaide non coupable dans l’effondrement de cette entreprise, en réaction aux griefs portés contre lui par le député Alphonse Ngoy Kasanji, ancien gouverneur du Kasaï oriental.
Le ministre des Finances, Nicolas Kazadi lors de sa réplique sur le projet du budget 2024, spécifiquement sur la question liée à la relance de la Miba à l’Assemblée nationale. @Photo Droits tiers.
L’argentier national a, en effet, défendu avec brio, le 27 septembre dernier, le projet de loi portant reddition des comptes de la loi des finances n°21/029 du 31 décembre 2021 portant exercice 2022. “Nous n’avons jamais reçu en tant que ministère des Finances, une quelconque requête formelle de financement d’un plan de relance de la MIBA, qu’il vienne du ministère du Portefeuille qui a la tutelle administrative ou du ministère des Mines qui a la tutelle technique. Nous n’en avons jamais reçu ou encore du ministère du Budget qui engage les dépenses”, a précisé d’entrée Nicolas Kazadi. Le ministre des Finances soutient que le seul plan dont il a eu connaissance est celui du Comité de pilotage des entreprises du Portefeuille (Copirep) qui faisait état d’un financement de 450 millions de dollars. L’argentier national reconnaît également avoir reçu une proposition mais pas de manière formelle, une fois encore, de la direction générale de la Minière de Bakwanga sur un financement qui était de dix fois moins que celui de Copirep, soit 40 à 45 millions de dollars. Certes, la proposition la moins disante mais un montage financier, explique Nicolas Kazadi, plutôt aléatoire. “Une proposition de 45 millions de dollars à financer par une banque qui voulait avant tout disposer d’une garantie sûre de remboursement du Trésor.
Par ailleurs, la solidité du projet posait problème, selon le ministre des Finances, car la production moyenne de la MIBA équivalait à 20 dollars, et la Minière vendait ses gemmes à 15 dollars le carat. Les conditions n’étaient donc pas réunies pour solliciter un financement bancaire, détaille le ministre des Finances.
L’autre proposition, celle de 450 millions de dollars, vous êtes d’accord avec nous que nous n’avions pas les moyens au niveau du budget de l’État pour nous engager… Mais pour nous conformer à l’instruction du chef de l’État d’accélérer la reprise de la MIBA, nous pouvons faire venir des investisseurs qui ont les moyens comme on le fait pour les autres mines à travers le pays. Mais pour le faire, il faut que nous ayons une connaissance de la valeur des gisements, des actifs de manière à mieux attirer des capitaux frais. Depuis 2019 où nous sommes arrivés aux affaires, nous avons vu défiler beaucoup de grandes entreprises qui ont manifesté un intérêt de principe pour la MIBA. Mais toutes ont désisté faute d’éléments rassurants de la Minière. Le ministère des Finances s’est alors engagé à reprendre les créances de la MIBA et les aligner sur les comptes de la DGDP ex-Ogedep.
Ainsi, a assuré Kazadi, son ministère a également résolu de subventionner la Minière à hauteur de 3 millions de dollars. La moitié a déjà été versée et a permis de réhabiliter l’un des trois barrages hydroélectriques de la MIBA.
L’objectif, selon les explications fournies aux députés par l’argentier national, est de porter la capacité de la centrale à 30 MW afin d’assurer la future production de la Minière et la desserte des populations de Mbuji-Mayi. En outre, chaque mois, le ministère des Finances, dit-il, assure la paie des agents et retraités de la MIBA avec une enveloppe de 1 million de dollars. Preuve que les accusations infondées de Ngoyi Kasanji ont été contredites par les éléments démontrant la bonne foi de Kazadi à aider cette entreprise minière à redécoller.