Denis Mukwege, combatif mais calme. Face à un colibet du président sortant le traitant de candidat fabriqué par les étrangers, le toubib a exprimé tout simplement sa tristesse. Il a déclaré que “ce sont des déclarations malheureuses et populistes qui n’aident pas à la construction d’une nation où les gens vivent en cohésion”.
Denis Mukwege, candidat à l’élection présidentielle de décembre prochain. @Photo Droit tiers.
Le gynécologue obstétricien a demandé au chef de file de l’UDPS, parti présidentiel de revoir un peu son discours par rapport à lui. Le Nobel conçoit mal que ceux qui n’ont pas d’adresse en RDC, à part celle de leurs parents, puissent lui dire qu’il est un produit des blancs.
C’est malheureux avec des gens qui vivent en Europe, qui vivent avec des subventions de l’assistance sociale de l’Europe et qui n’ont pas d’adresse au Congo. Ils n’ont peut-être que l’adresse de leurs pères mais on ne connaît pas leur adresse physique au Congo. Et puis, ils se mettent à dire, moi qui vit au Congo, d’être le candidat des blancs. Je crois que le contraire serait vrai. Toute ma famille vit avec moi au Congo. Mes enfants ont étudié dans les écoles et universités congolaises. Je suis le plus Congolais de tous, a-t-il regretté.
Le prix Nobel congolais qui a toujours travaillé avec ses mains et avec sa tête en RDC, rappelle qu’il n’a jamais abandonné ses engagements aux côtés de la population pendant près de quatre (4) décennies. “Moi je suis au Congo depuis 40 ans avec la population congolaise. J’ai construit des écoles en fabriquant des briques avec cette population. J’ai été cherché de l’eau à la rivière pour faire des pavements des centres de santé avec cette population. On a été avec cette population avec toutes les difficultés. On a cultivé avec eux. Je leur ai appris comment élever des poules et des chèvres pour subvenir à leurs besoins. J’ai fait ça pendant 40 ans avec la population congolaise en RDC”, a-t-il fait savoir.
Le paysage politique congolais se dessine avec de vives rivalités à l’approche de l’élection présidentielle. Félix Tshisekedi, le président sortant, brigue un nouveau mandat et a déposé sa candidature samedi dernier à la CENI. Ce geste a été marqué par une charge verbale directe contre Katumbi comme aussi contre Denis Mukwege, le prix Nobel de la paix 2018.
Tshisekedi avait critiqué les candidats soutenus, selon lui, par l’étranger, faisant allusion à Denis Mukwege, dont la notoriété internationale est bien établie. “Je vais mettre en garde notre population face aux candidats de l’étranger. J’ai parlé de notre ambition de devenir indépendant sur le plan économique. Cela ne plaît pas aux étrangers. Ces étrangers vont fabriquer des candidats. Ces candidats vont venir vous parler, faites très attention ! Ne craignez rien parce que vous êtes le plus fort”, a-t-il conclu.