Mélenchon a fustigé jeudi, après son entretien avec le chef de l’État congolais à Kinshasa, l’attitude du Rwanda qui cherche à déstabiliser le processus électoral en RDC. L’homme politique français souhaite que le président rwandais, Paul Kagame abandonne ses visées expansionnistes.
Le président de la RDC, Félix Tshisekedi (à droite) et le Français Jean-Luc Melenchon, leader de “La France insoumise” (à gauche) en tête-à-tête jeudi 26 octobre à Kinshasa @Photo Droits tiers.
Le leader de la France insoumise interprète le regain des violations dans l’est de la RDC comme une manière de prolonger la remise en cause de la souveraineté du pays que dirige Félix Tshisekedi. “La reprise des activités d’agression se déroule au moment où la République démocratique du Congo organise ses élections[…] Alors on voit bien que c’est une volonté délibérée de perturber le mécanisme du fonctionnement de la démocratie au Congo. Et, ce n’est qu’une manière de prolonger la remise en cause de sa souveraineté, parce que la souveraineté d’une nation s’exprime dans les élections et dans le pouvoir qu’elle désigne. C’est-à-dire, en définitive, c’est le pouvoir du peuple qui est mis en cause par les activités militaires du mouvement que l’ONU a qualifié de rebelle articulé par le voisin rwandais”, a-t-il fait remarquer.
Jean-Luc Mélenchon dit se sentir dans une sympathie augmentée parce que son pays et la RDC aspirent à une démocratie qui se traduit par les élections et le respect de la volonté exprimée. “Nous nous sentons dans une sympathie augmentée non seulement parce que nous avons en usage une langue en commun, non seulement parce que nous avons des relations de très longue main avec les Congolais, non seulement parce que c’est la plus grande nation francophone du monde[…] Mais aussi parce que nous avons en commun une aspiration démocratique qui se traduit par les élections et le respect de la volonté qui s’exprime[…]”, a-a-t-il indiqué.
S’agissant de l’organisation des élections, l’auteur du livre “Faites mieux”, a souligné que ce n’est pas à un Français de dire au Congo ce qu’il faut faire ou pas. “Les Congolais sont assez grands pour le savoir et je l’ai déjà dit : je n’ai pas l’intention de me mêler des élections ici”, a-t-il martelé.
– La RDC, partenaire loyal –
Pour la guerre dans l’est, l’ex-candidat malheureux à la présidentielle en France souhaite que les protagonistes reviennent au cessez-le-feu et aux Accords signés. Tout de même, il a reconnu que le pays de Lumumba fait face à une difficulté totalement importée et dont il n’a aucune responsabilité. “J’ai voulu réaffirmer la fraternité qu’est la nôtre à l’égard du peuple congolais dans un moment où nous savons qu’il rencontre une difficulté qui est totalement importée et dans laquelle il n’a aucune responsabilité. Pour sa part, il a respecté les engagements de cessez-le-feu qui avaient été pris, donc il est dans la situation d’un partenaire loyal et il était temps de rappeler la fraternité qui nous anime et la condamnation des actes qui perturbent la vie démocratique de ce pays”, conclut-il.
L’opposant français séjourne à Kinshasa depuis mercredi 25 octobre, sur invitation des universitaires. L’essentiel de ses activités se déroulera à l’Université de Kinshasa (UNIKIN), où une conférence est prévue le 30 octobre, d’après les organisateurs.