La direction du Comité national des IXès Jeux de la Francophonie (CNJF) a été profondément surprise des affirmations du ministre des Finances, Nicolas Kazadi, sur le dépassement du coût de cette compétition, lit-on dans un communiqué de presse consulté lundi par Ouragan.
Isidore Kwandja contredit le ministre des Finances, Nicolas Kazadi @ Photo Droits tiers.
Le ministre Kazadi, lors d’une sortie médiatique le 28 octobre dernier, s’est dédouané des préoccupations du CNJF concernant le payement des arriérés des prestataires des Jeux. Le membre du gouvernement Sama estime dans ses propos que « les IXès Jeux de la Francophonie ont coûté plus à la République, plus de 300 millions de dollars américains contre une prévision de 48 millions de dollars ». En clair, ces Jeux ont coûté près de sept fois plus chers que prévus. Le ministre des Finances a mis donc en cause les organisateurs.
Et le lundi 30 octobre, Isidore Kwandja, le directeur national des Jeux de la Francophonie, se sentant visé, est revenu à la charge pour contredire l’argentier national avec des précisions quant à la gestion des fonds. En attendant, les prestataires assistent à cette guerre de tranchées entre le CNJF et le ministère des Finances. Qui dit vrai ?, s’interroge l’opinion sur la gestion des fonds des IXès Jeux de la Francophonie.
– Le ministre de Finances pointé du doigt –
« L’étonnement est d’autant plus grand que le ministre des Finances est non seulement membre, mais aussi vice-président du Comité de pilotage des Jeux de la Francophonie. En tant que tel, il est parfaitement au courant du budget alloué à l’organisation des Jeux, qui est différent de celui réservé aux infrastructures », a déclaré Isidore Kwandja, le directeur national des IXès Jeux de la Francophonie.
Et d’ajouter, « ce budget a été élaboré en collaboration avec le Comité international des Jeux de la Francophonie, adopté par le gouvernement congolais à travers le comité de pilotage des Jeux, en présence du ministre des Finances, ensuite adopté par le Conseil permanent de la Francophonie ».
– Les précisions du CNJF sur le budget arrêté –
À l’intention de l’opinion nationale et internationale, la direction du CNJF tient à apporter les précisions suivantes : le budget arrêté par le CNJF et validé par le comité de pilotage pour l’organisation des Jeux avait été fixé à 66,9 millions d’euros. Celui-ci a été approuvé comme tel par l’Organisation internationale de la Francophonie (OIF). Il est important de souligner, rapporte le communiqué qu’à ce jour, le ministère des Finances n’a jamais débloqué l’intégralité de ce montant.
D’où le fait que certaines créances sont encore en souffrance. Il est nécessaire de souligner que la gestion des dépenses du CNJF a été accompagnée par la Brigade financière de l’Inspection générale des Finances (IGF) affectée au CNJF depuis le 24 janvier 2022 jusqu’à ce jour et qui a, par ailleurs, rendu son rapport à ce propos lors d’une communication conjointe faite par l’Inspecteur général des finances, chef des services, Jules Alingete et le directeur national des Jeux de la Francophonie, Isidore Kwandja.
« La confusion créée par les propos du ministre des Finances tient au fait qu’il a mis dans le même panier les fonds alloués à la direction du CNJF pour l’organisation des Jeux et ceux attribués au ministère des ITP pour la construction des infrastructures », a précisé Isidore Kwandja dans ce communiqué. Et de renchérir, « Ce dernier volet du budget ne relève aucunement de la direction du CNJF, mais bien du ministère des ITP et de celui des Finances qui avaient la responsabilité de la construction, de la réhabilitation et d’aménagement des infrastructures ».
D’après le CNJF, ces deux ministères peuvent donc mieux expliquer que la direction du CNJF, sur l’affectation des 324 millions de dollars que le ministre Kazadi aurait déboursé pour les Jeux.
– Le CNJF à l’attente de fonds –
La direction du CNJF continue, pour sa part, à attendre la mise à sa disposition par le ministre des Finances, des fonds devant lui permettre de liquider les arriérés de son personnel et les créances de différents prestataires qui ont contribué au succès des IXès Jeux de la Francophonie.
« Les propos du ministre des Finances interviennent curieusement au moment où une délégation de l’Organisation internationale de la Francophonie, conduite par la directrice du CIJF, séjourne à Kinshasa avec des experts pour faire la reddition des comptes du CNJF, un exercice logique après l’organisation des Jeux de Kinshasa », a rappelé le CNJF dans son communiqué.