Le Direct
Radio

EAC, empoignades inévitables entre Mbusa Nyamwisi et James Kabarhebe

L’ex-chef d’état-major des FAC, forces régulières de la RDC du temps de l’Afdl, et, plus tard, au même poste au Rwanda, puis ministre de la Défense, James Kabarhebe devient ministre en charge des Affaires régionales, donc l’ego du Congolais Mbusa Nyamwisi. Estocades en perspectives.

Par Landry Amisi

Mbusa Nyamwisi, ministre congolais de l’intégration régionale et James Kabarhebe, nouveau ministre rwandais des Affaires régionales @Photo Droits tiers (Montage Ouragan).

publié le 6 octobre 2023 à 02:38:00

Même s’il prêche la carotte, Mbusa Nyamwisi est non moins partisan du bâton. Lors de son dernier passage à la commission des Relations extérieures de l’Assemblée nationale, le ministre d’État en charge de l’Intégration régionale s’est montré nostalgique des années FAZ, l’armée sous Mobutu qui est allée contrer l’avancée des forces libyennes à 700km de ND’jamena. Ancien rebelle qui s’est affranchi de la tutelle rwandaise en créant son aile du RCD-KML, Antipas Mbusa Nyamwisi est, depuis le 4 octobre, membre du Parlement de l’EAC, la Communauté des États de l’Afrique de l’Est. Cette Assemblée est mieux connue sous son sigle anglais, EALA. Mais que y gagne la RDC ?

Cette accession permettra au ministre de l’Intégration régionale de la RDC, selon une note de sa cellule de communication, de porter haut la voix de la République démocratique du Congo sur les desiderata quant l’engagement des forces de l’EAC concernant l’éradication des forces négatives RDF/M23 dans l’est. En outre, elle permettra à la RDC de communiquer activement au sein de la Chambre législative de l’EAC afin d’accélérer les processus de précantonnement du M23.

Selon la presse burundaise, l’EAC est une machine grippée. Pas d’avancée notable sur le terrain en RDC par rapport aux engagements souscrits dans les feuilles de route de Nairobi et de Luanda si bien que Kinshasa envisage fermement, lecture des médias officiels burundais, de renvoyer toutes les troupes de la communauté pour remplacer par les forces burundaises jugées plus aguerries. Mbusa va devoir renverser la tendance…on ne sait trop comment. En face, il aura James Kabarhebe qui sera là pour défendre les thèses rwandaises. Mais l’intégration des députés de la RDC dans l’EALA est loin d’être aisée. Les empoignades ne sont pas du tout à écarter. Pas question de français ni même du swahili, pourtant langue régionale par excellence. Les neuf députés congolais siégeant au sein de l’Est african legislative assembly (EALA), à Arusha (Tanzanie), s’emploient laborieusement dans la langue de Shakespeare. Il y a encore quelques semaines, quatre de ces députés sont venus se plaindre de leurs conditions de travail, auprès du ministre d’État congolais en charge de l’Intégration régionale, Antipas Mbusa Nyamwisi, aujourd’hui leur collègue. Pis, le bureau de l’EALA, dirigé par le Burundais Joseph Ntakirutimana a élagué de son budget de fonctionnement, l’achat des appareils de traduction. En clair, les parlementaires congolais de l’EALA sont comme dans une terra incognita, sans boussole.

Avec ou sans Mbusa, les députés de la RDC risquent d’être privés de la parole suite aux arriérés des cotisations au sein des organismes de l’EAC. L’EALA compte 63 députés en raison de 9 par État membre, à savoir le Burundi, le Kenya, l’Ouganda, la RDC, le Rwanda, le Soudan du Sud et la Tanzanie. Lors de la rentrée de mars dernier qui s’est exceptionnellement déroulée à Bujumbura (Burundi), le président Evariste Ndayishimiye avait pris la parole pour évoquer la question du retour à la paix dans l’est de la RDC et de l’urgence de revisiter les traités fondateurs de l’EAC.

Dans le grand Nord-Kivu, la présence des troupes de l’EAC est de moins en moins tolérée dans l’opinion d’autant plus que des options levées pour le précantonnement et le cantonnement des terroristes du M23 marquent plus des pas que des points. Dans sa lettre de demande d’adhésion de la RDC à l’EAC, Félix-Antoine Tshisekedi Tshilombo a été clair : « (…) cette requête fait suite aux échanges commerciaux qui ne cessent de croître entre les opérateurs économiques de la République démocratique du Congo et ceux des États de la susdite Communauté ».

Et dans leur objectif de réaliser un développement régional rapide et équilibré, les États fondateurs de l’EAC/CAE (Kenya, Ouganda et Tanzanie) avaient en tête de créer un environnement capable d’attirer les investissements et de donner la possibilité au secteur privé et à la société civile de jouer un rôle considérable dans la mise en œuvre de ces objectifs. Mais les revendications territoriales de Paul Kagame sur le Kivu, le terrorisme du M23 ouvertement soutenu par Kigali, les ADF, etc., ne sont guère de nature à favoriser l’éclosion économique de l’EAC. L’adhésion de la RDC à l’EAC/CAE paraît donc logique. Tous les États qui la composent sont membres de la CIRGL, signataires de l’Accord-cadre d’Addis-Abeba. La RDC apporte, par ailleurs, tout son potentiel quasi inexploité.

Nos tags

GUERRE
Ceni
Agression
Politique
Élection
Enrôlement
Culture
Économie

À la clôture de la semaine mondiale sur la résistance aux antimicrobiens, une centaine d’élèves du collège Saint Benoît de la commune de Lemba, au nord-est de Kinshasa, ont été sensibilisés sur l’utilisation rationnelle des antimicrobiens.


Justice

Les avocats du journaliste Stanis Bujakera ont émis des doutes vendredi sur les compétences et l’indépendance d’un expert désigné par la justice congolaise pour mener une contre-expertise dont ils attendent qu’elle démontre l’innocence du correspondant de Jeune Afrique à Kinshasa.

Taux de change

DeviseCDF
1 Dollar Usa2626,00 CDF
1 Euro2866,65 CDF
1 Yuan364,06 CDF
1 FCFA4,37 CDF

Appel d'offres

Acquisition des équipements informatiques complémentaires et consommables informatiques


offres d'emploi

logo

2022© Ouragan.cd Tous droits réservés.

Ouragan cd




2022© Ouragan.cd Tous droits réservés.