Il s’agit d’un discours très attendu. Attendu parce qu’il s’agit du dernier de son premier quinquennat. Attendu en République démocratique du Congo où son peuple souhaite voir un accompagnement effectif de la communauté internationale aussi bien sur les questions sécuritaires que pour le développement durable. Attendu également dans la sous-région des Grands lacs où certains États voisins sont impliqués dans la déstabilisation du Congo-Kinshasa pendant que d’autres appuient les efforts de sa stabilisation durable.
Félix Tshisekedi lors de sa prise de parole à la précédente assemblée générale de l’ONU @Photo Droits tiers.
Il est à la fin de son premier mandat. Tshisekedi sait qu’il s’exprime devant ses pairs avant de descendre dans l’arène dans deux mois pour la campagne électorale. Il doit garantir le monde sur la tenue des élections inclusives, pacifiques, transparentes et dans le délai constitutionnel. Ainsi, pour la quatrième fois, le président de la République prendra la parole à la tribune des Nations unies. Une prise de parole qui devrait une fois encore parler de la situation sécuritaire de l’est de la RDC. ” Les lignes vont véritablement bouger », assure le directeur adjoint de la presse présidentielle. Étant donné que ses dernières sorties politiques ont effectivement marqué l’humanité. Mercredi 20 septembre 2023, sa prise de parole s’articulera autour de l’état du territoire, sa situation politique, sécuritaire, diplomatique et électorale. “Le discours du chef aura lieu autour de 21 heures, heure de Kinshasa “, a précisé Kusema.
– Tshisekedi a décoquillé le M23 –
Les discours antérieurs du président Tshisekedi à l’ONU ne sont pas passés inaperçus. Dénoncer la main du Rwanda dans la guerre du M23 contre la République démocratique du Congo a permis au monde de sortir du sommeil. « Il a décoquillé le M23 par ses discours qui ont été suivis de rapports documentés à la fois du groupe d’experts de l’ONU que des organisations de défense des droits de l’homme », avance un analyste politique de Kinshasa. Le soutien rwandais est désormais avéré. Tshisekedi a certes pris le risque, mais il le fallait à ce moment de l’histoire. « Mettre la communauté internationale devant ses responsabilités face à la guerre gratuitement imposée à la RDC était un courage historique de la part de Félix Tshisekedi », souligne un professeur de droit public de l’université de Kinshasa. Ainsi, Paul Kagame a baissé d’orgueil et d’ardeur. Puisque Tshisekedi s’est adressé au monde pour le prendre à témoin au sujet des exactions dont son pays et son peuple sont victimes. Cette fois encore, le « béton national » va haranguer pour interpeller et solliciter l’accompagnement de la communauté internationale sur les efforts de paix en cours.
– Processus électoral –
D’après Giscard Kusema, Félix Tshisekedi devrait souligner le caractère irréversible du processus électoral en cours. Enrôlement des électeurs accompli, candidatures en cours de dépôt à la CENI, le train a réellement pris la vitesse de croisière. Pendant ce temps, le pays, dit-il, a réalisé des progrès remarquables dans le domaine diplomatique. Le cas du partenariat privilégié avec les États-Unis d’Amérique qui a permis l’assouplissement de l’obtention de visa touristique. Programmé 12e dans l’ordre protocolaire établi aux Nations unies, Tshisekedi dégainera un discours qui fera date. Un grand oral qui sera retransmis en direct à la télévision publique congolaise.
– Ballet diplomatique à New York –
Plusieurs rencontres au niveau bilatéral figurent à l’agenda présidentiel en marge de l’Assemblée générale des Nations unies. Rencontre au sommet avec le secrétaire général des Nations unies, Antonio Guterres, pour évoquer entre autres le sort de la Monusco et la situation sécuritaire dans l’est de la RDC. Les services de communication de la présidence de la République annoncent également un grand rendez-vous sur les Objectifs de développement durable (ODD) et un sommet sur le climat.