Tous les acteurs concernés à savoir parents, écoles, élèves se préparent à répondre à ce rendez-vous, question de garantir, dès le départ, la réussite de l’année scolaire 2023-2024.

Du côté des vendeurs, les derniers jours des vacances ont été toujours cruciaux. Au marché Delvaux, situé dans la partie Sud-est de la capitale, des étalages pleins de fournitures scolaires sont visibles sur plusieurs rangées du marché. L’intérêt des parents est manifeste au regard de l’afflux de clients devant les étalages.

Christian Monga, vendeur des fournitures scolaires a constaté cet enthousiasme depuis trois jours. “C’est depuis plusieurs années que je vends ici. À la veille de chaque rentrée scolaire, il y a toujours un fort engouement des parents pour s’approvisionner en articles pour l’école. Le rythme commence toujours la veille et se poursuit jusqu’à la fin de ce mois. Les parents achètent toujours les fournitures en dernière minute”, explique ce vendeur répondant à un parent, éventuel acheteur intéressé par un cartable.

En effet, la majorité des parents attendent la dernière minute pour courir dans les marchés et magasins afin de se procurer des fournitures scolaires. Pour Thérèse Mujinga, mère de deux enfants scolarisés dans une école privée, cette situation est liée aux moyens financiers limités qui ne permettent pas d’acheter avant la fin du mois. “J’attendais qu’on me paie mon salaire de fin du mois pour que je vienne au marché acheter des articles. Je fais en sorte que mes enfants retournent vraiment à l’école le lundi 4 septembre. En plus, je devais payer les acomptes de frais à l’école pour m’assurer que mes enfants vont étudier. J’ai du m’investir à fond pour que mes enfants étudient cette année”, confie cette mère de famille.

Crispin Mateyo, père de trois enfants élèves, avoue, par contre, qu’il ne pourra pas envoyer ses enfants à l’école lundi, faute de moyens suffisants pour acheter les fournitures de classe. Je suis fonctionnaire de l’État et la tâche n’est pas du tout facile. Je suis en train de me battre pour trouver ce qui reste afin que mes enfants commencent l’école le 11 septembre. Parfois, le salaire arrive très tard alors que les enfants doivent aller à l’école. Même si c’est gratuit, les fournitures coûtent beaucoup cher, s’est alarmé Chrispin Mateyo.

Pour promouvoir l’accès à l’école primaire à tous les enfants sans discrimination, le gouvernement congolais, avec l’appui des partenaires dont l’UNICEF, a décrété la gratuité de l’enseignement au niveau primaire, conformément à la Constitution du pays.

Des stratégies ont été mises en place afin de permettre à tous les enfants filles et garçons en âge d’aller à l’école primaire de fréquenter un établissement public d’enseignement primaire du début à la fin de l’année.

Selon Wivine Mudiokoko, directrice provinciale à la province éducationelle Maï-Ndombe 2, l’État a pris des dispositions pour faciliter la rentrée scolaire notamment en interdisant la vente d’articles scolaires, en conscientisant les chefs d’établissement sur la gratuité et en instruisant aux responsables des écoles de ne pas oser chasser les enfants le jour de la rentrée.

À l’Institut Bobokoli, une école conventionnée catholique située dans la commune de Ngaliema, tout est fin prêt pour la rentrée. Les classes, bureaux, cours ont déjà été nettoyés et repeints pour commencer la nouvelle année scolaire.

Un enseignant trouvé sur place confirme la gratuité de l’enseignement mais en partie. “Nous attendons le 4 septembre, le jour de la rentrée. C’est une école conventionnée catholique et donc, il y a la gratuité mais pas totalement, les parents payent une partie de l’argent, une somme minimum”, explique cet enseignement.

Au collège Angela, une école privée située dans la commune de Ngaliema, des rencontres se multiplient pour sensibiliser parents et élèves sur l’importance de la rentrée de classes.

Le préfet des études, Richard Muela se dit confiant quant à la venue des enfants le lundi 4 septembre. Il a invité les parents à ne pas retenir leurs enfants à la maison le jour de la rentrée.

La scolarisation des enfants demeure un défi en RDC. Le taux de scolarité reste mitigé soit 59% pour la ville de Kinshasa et 24% pour la Province orientale.