La saison des pluies rend la vie des déplacés de l’est de la République démocratique du Congo encore plus insupportable, alerte mercredi le Programme alimentaire mondial (PAM), qui lance un appel d’urgence d’environ 630 millions de dollars pour leur venir en aide.
Les déplacés de guerre vivent dans une situation difficile dans un camp près de Goma @Photo Droits tiers.
Le PAM estime à 3,6 millions le nombre de personnes ayant besoin de son aide en Ituri, dans le Nord-Kivu et le Sud-Kivu, les trois provinces congolaises les plus affectées depuis plusieurs décennies par des violences armées.
Les conditions de vie des personnes hébergées dans les camps, qui ont fui les conflits (…), sont devenues désastreuses avec l’arrivée de la saison des pluies, écrit le PAM dans un communiqué diffusé à Kinshasa.
“Les familles s’abritent sous des couches de bâches soutenues par de minces branches de bois”, détaille le texte, qui décrit des “conditions invivables”.
Outre “l’aggravation de l’insécurité alimentaire, les mauvaises conditions d’hygiène aggravent la crise sanitaire, poursuit-il, en rappelant que “le choléra sévit dans les camps”.
“En raison de la mauvaise qualité des infrastructures routières, les fortes précipitations entravent les livraisons de denrées alimentaires”, indique également l’agence onusienne. Ces difficultés, souligne-t-elle, s’ajoutent à “l’insécurité causée par les groupes armés (…), qui affecte l’accès aux principaux itinéraires d’approvisionnement”.
Le PAM dit qu’il a “renforcé ses capacités” ces derniers mois mais que “les ressources manquent”, notamment pour assister les “communautés d’accueil” des déplacés.
Selon lui, “629,7 millions de dollars sont nécessaires de toute urgence pour maintenir et accroître l’aide vitale” dans les provinces d’Ituri, du Nord et Sud-Kivu.