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Okende, mort par asphyxie, révèle JA

Des révélations de Jeune Afrique en rajoutent aux inquiétudes sur l’enquête qui traîne à livrer ses secrets. Des enquêteurs de l’ANR ont, selon le média panafricain, conclu à une mort par asphyxie. La note du département intérieur de l’Agence nationale de renseignement (ANR) consultée par JA et datée du 14 juillet, soit au lendemain du meurtre de Chérubin Okende, certifie la thèse.

Par Patricia Ngalula

Le corps inanimé de Chérubin Okende retrouvé le 13 juillet 2023 sur l’avenue de Poids-lourds à Kinshasa @Photo Droits tiers.

publié le 1 septembre 2023 à 05:15:00

Deux mois après, le récit du drame est bien retracé. L’horreur de cette mort choque les bonnes consciences. Les enquêteurs de l’ANR confirment que Chérubin Okende se trouvait bel et bien le 12 juillet 2023, aux alentours de 16 heures, sur le parking de la Cour constitutionnelle à Kinshasa, ainsi qu’en avait témoigné son garde du corps – celui-ci est toujours détenu dans les locaux de la police criminelle. Des enfants de rues approchés par les flics ont approuvé la présence de l’opposant à l’endroit précité. C’était le 12 juillet 2023 vers 16 heures, ont-ils dit aux flics. Les enquêteurs précisent même que Chérubin Okende était aperçu au parking de derrière de la Cour constitutionnelle longeant vers Maisha Park. Les shegués l’avaient approché seul dans son véhicule et, comme d’habitude, il leur avait donné de l’argent après l’avoir loué et vanté comme ils le font habituellement, écrit Jeune Afrique citant l’ANR. À l’époque, cette version avancée par la direction d’Ensemble pour la République avait été rejetée en bloc par quelques membres du pouvoir judiciaire. D’ailleurs, le secrétaire général, Dieudonné Bolengetenge, dénonçait déjà lors d’une conférence de presse à Kinshasa que “si l’on peut se faire enlever dans l’enceinte de la plus haute juridiction de la République à savoir la Cour constitutionnelle et se retrouver sauvagement abattu quelques kilomètres plus loin, c’est que nous ne sommes plus en sécurité”.

– Les renseignements militaires ont-ils joué un rôle –

Le récit décrit par JA, attire ensuite l’attention sur le rôle que pourraient avoir joué les renseignements militaires congolais. « Après le départ des enfants de la rue, reprend l’ANR, […] un véhicule de couleur blanche du type Land Cruiser non immatriculé transportant six éléments, en tenues militaires communément portées par le corps de sécurité de l’unité Demiap [Détection militaire des activités anti-patrie, autrement dit les renseignements des FARDC], ont débarqué sur le lieu et ont commencé à menacer le député Okende, resté seul dans sa jeep, et deux éléments sont rentrés dans la jeep et l’ont forcé à démarrer. »

– Mort par asphyxie –

Le rapport lu par JA indique que le corps ensanglanté de cette personnalité proche de l’opposant Moïse Katumbi sera retrouvé le 13 juillet sur l’avenue des Poids-lourds, à Kinshasa. Les autorités judiciaires évoquent aussitôt des blessures par arme à feu, mais dans son rapport, l’ANR parle d’un décès consécutif à une asphyxie.

Des informations reçues par la suite, affirment les enquêteurs de l’ANR, il revient que Chérubin Okende fut l’objet des menaces et intimidations, attitudes non acceptées par celui-ci qui a réagi par des injures proférées à l’égard de ses bourreaux. En réaction à son comportement, les éléments qui [le] menaçaient ont fini par cagouler sa tête par un sachet et, ainsi, il a trouvé la mort à la suite de l’étouffement.

Selon les informations de l’ANR, Okende se trouvait à bord du Land Cruiser lorsqu’il a succombé. Il était en train d’être conduit dans les locaux de la Demiap, dans la commune de Kintambo. « Seule la jeep l’ayant embarqué a accédé dans l’enceinte de la cour de la Demiap à Kinshasa. [Son] véhicule n’est pas arrivé à Kintambo, [il] était garé ailleurs. »

L’autopsie effectuée le 3 août à la morgue de l’hôpital du Cinquantenaire confirmera-t-elle la version de l’ANR ? Ses conclusions n’ont pour l’instant pas été divulguées.

– Immeuble du quartier Mont Fleury –

Par ailleurs, plusieurs zones d’ombre demeurent : pourquoi le procureur général a affirmé, le jour même de la découverte du corps, que la victime avait été tuée par arme à feu, que celle-ci avait été retrouvée dans son véhicule et qu’elle appartenait à son garde de corps ? Et pourquoi le renseignement militaire a-t-il interpellé Okende la veille du jour où il était convoqué à la Cour constitutionnelle pour s’expliquer sur sa déclaration de patrimoine ? Le rapport de l’ANR ne le dit pas, mais cite un agent de la Demiap et « diverses sources » selon lesquels Chérubin Okende devait être entendu « sur la propriété d’un immeuble situé dans le quartier Mont Fleury qu’il aurait acheté [et qu’un] responsable du cabinet du président de la République convoitait et désirait acquérir ».

– Ensemble charge le régime –

Pour le parti de Moïse Katumbi, ce crime est un assassinat politique. “Nous exigeons une enquête indépendante pour identifier les auteurs et les commanditaires de ce crime d’État qui ressemble en tous points à l’affaire Chebeya”, ne cesse de rappeler Bolengetenge. Et de prévenir que : “Nous n’accepterons jamais que notre pays devienne une jungle où l’on assassine impunément. Soit le pouvoir contrôle tout, alors il en est commanditaire, soit il ne contrôle rien alors il est dangereux”. De son côté, le député national Léon Nembalemba Essuku avait pointé aussi les renseignements. Après avoir glané des informations dans les milieux requis, l’élu de Kinshasa qui pleure un frère Tétéla, avait dénoncé la bavure des services de sécurité. “La fameuse jeep blanche qui est citée, a été vue par des gens. Qu’on assassine quelqu’un dans ces circonstances et que vous disiez qu’il s’agirait d’un crime d’État non. Il y a incompétence”, avait-il déclaré sur le plateau de Paulette Kimuntu. “Papa Molière” qui s’exprimait au conditionnel, affirme que Chérubin Okende aurait été tué par des agents secrets. “Selon que j’ai reçu des informations qui n’engagent que moi, on a enlevé Okende, on l’a torturé jusqu’à connaître un arrêt cardiaque. Je parle comme frère du défunt, le cœur aurait lâché. Le sang du Tétéla a commencé à crier. Il fallait trouver une formule de présenter le drame”, a-t-il dit. Pour lui, “ces énergumènes devraient maquiller le meurtre”.

Élu de Kinshasa, Chérubin Okende était une personnalité reconnue et très appréciée tant dans le monde politique qu’au sein de la société civile. Bolengetenge a appelé à la mobilisation pour que “toute la vérité éclate au grand jour, mais aussi de résister à jamais, dit-il, au pouvoir de l’arbitraire et de la barbarie”.

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