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Matata et Mutamba dans la bataille des urnes

Samedi 9 septembre 2023, deux opposants de grande affiche, l’un avec une farde chemise qui relate son passé politique d’ancien Premier ministre et l’autre jeune, fonceur, intelligent et bagarreur qui traîne derrière lui de nombreux sympathisants. Matata et Mutamba sont de deux écoles jalouses, l’un économiste et l’autre juriste. Leurs dossiers de candidature ont atterri à la Centrale électorale quasiment presqu’à la même heure.

Par Jeanric Umande

Augustin Matata Ponyo, candidat LGD et Constant Mutamba, candidat DYPRO. @Photo Droits tiers ( Montage Ouragan)..

publié le 12 septembre 2023 à 04:00:00

Les deux présidentiables de l’opposition ont été les tout premiers à franchir le portail de l’immeuble qui abrite le siège national de la Centrale électorale tout près de la gare centrale de Kinshasa. Les deux hommes en chemises blanches, ont affiché une détermination imbattable à affronter les urnes. Tous veulent compétir pour gagner et occuper la fonction présidentielle dès le mois de janvier 2024. Alors que d’aucuns prédisaient le renoncement de l’opposition, Augustin Matata Ponyo Mapon et Constant Mutamba Tungunga se démarquent et sont donc prêts à imposer le changement.

Chacun avec son offre politique, ils ont tenu à défier les pessimistes. Très attendus, ils ont été reçus tour à tour par le directeur de cabinet de la Ceni avant de faire acte de dépôt de leurs dossiers auprès des préposés à l’enregistrement des candidatures. Les deux personnalités ont eu droit chacune à un tête-à-tête avec Denis Kadima Kazadi, le président de la Commission électorale nationale indépendante, lui-même en tenue décontractée et tout sourire. L’ambiance y était. C’est signe que le « train des élections » a pris la vitesse de croisière.

– L’ancien PM Matata brigue la magistrature suprême –

Face aux déchirements ethniques : les élections présidentielle et législatives en République démocratique du Congo reflètent les maux endémiques dont souffre ce géant en proie à l’insécurité et à des incertitudes. L’ancien Premier ministre, fidèle à sa cravate rouge, se dit capable de relever les différents défis politiques, économiques et sécuritaires de la République démocratique du Congo. « Je n’ai pas beaucoup de promesses à faire. Pour avoir été Premier ministre, chef du gouvernement, j’ai réalisé beaucoup de choses qui restent dans la mémoire des Congolais », a-t-il introduit lors de l’interview à sa sortie du bâtiment de la CENI. Matata est un acteur politique aguerri, compétent et d’attaque. « J’ai stabilisé le cadre macroéconomique et le taux de change, lequel est resté stable aux environs de 900 francs congolais, le dollar américain pendant près de sept ans. Vous savez que le taux de change impacte directement la vie des Congolais et affecte le panier de la ménagère. Les prix sont restés stables pour les denrées alimentaires, on a payé le salaire régulièrement le 15 de chaque mois », a-t-il expliqué à la presse réunie pour la circonstance au siège de la CENI. Matata ne s’est pas privé de critiquer la gestion du gouvernement actuel. « Aujourd’hui, les fonctionnaires ne savent plus à quel saint se vouer », s’est plaint le candidat président de la République.

Le sénateur élu du Maniema a rappelé certaines de ses prouesses de gestion de la République : « Nous avons construit des écoles, nous avons contribué à la construction des routes, nous avons combattu le chômage », a-t-il énuméré avant de rebondir sur l’épineuse question sécuritaire : « Sur le plan de la sécurité, vous le savez, nous avons vaincu le M23 et nous avons sécurisé l’est du pays et c’est de notoriété publique », a-t-il souligné. Matata s’est félicité d’être le tout premier candidat à décliner un programme économique comme support de campagne : « Je suis le premier candidat président de la République à avoir publié un programme économique à travers lequel nous appelons les Congolais à renouer avec le destin de grandeur qui est le destin de tout Congolais et de l’ensemble du pays », a-t-il conclu.

– Mutamba veut rompre avec le passé –

Le coordonnateur de la Dynamique progressiste révolutionnaire (DYPRO), Me Constant Mutamba Tungunga a été accompagné d’une foule de militants et cadres de sa plateforme politique lors du dépôt de sa candidature. Avec une canne de maréchal à la main, le « crocodile » congolais comme on le surnomme dans les milieux politiques, a prêché son évangile de la rupture. ” Je suis le candidat du peuple et de la jeunesse congolaise dans son ensemble. Le peuple a pris en charge le cautionnement électoral de ma candidature afin que je le représente à la prochaine présidentielle “, a-t-il déclaré. Le candidat président de la République, Constant Mutamba veut en finir avec l’insécurité dans la partie orientale de la RDC en s’attaquant ouvertement aux véritables racines du mal. Il entend régler des comptes au président rwandais qu’il considère comme la vraie racine de la déstabilisation de la République démocratique du Congo. Ainsi veut-il arrêter Paul Kagame, engager une guerre généralisée contre le Rwanda et l’annexer à la RDC pour en faire sa 27e province. Raison pour laquelle le leader de la Dypro prône la rupture d’avec toutes vieilles méthodes : « Le peuple est fatigué des mêmes visages, le peuple est fatigué des mêmes idées, le peuple est fatigué des mêmes projets. Voilà pourquoi ce peuple a besoin de rompre avec tout cela, le peuple a besoin de la rupture », a martelé Mutamba.

Le jeune candidat à l’élection présidentielle est crédité des chances de figurer en bonne place. Le nom de Constant Mutamba est déjà sur toutes les lèvres. L’avocat de carrière est un bagarreur politique hors pair pour avoir accumulé en un temps record, des expériences inégalées dans la gestion et la coordination des réseaux et plateformes politiques de haut niveau. À l’interne, il est un homme apprécié et respecté. Mutamba sait s’imposer. « C’est lui qui incarne la transition entre les pratiques de la 3e République et les nouvelles normes juridiques et pragmatiques de la République », a chuchoté un haut dignitaire de la Dypro. Sa candidature, ajoute-t-il, contribue à l’émergence d’un nouveau profil pour ceux qui convoitent la présidence de la République, sous le signe d’une double rupture : rupture avec le profil du personnel politique ancien, le vieil homme s’il s’agit parfois des mêmes personnes, il convient cependant de restructurer ses ressources du point de vue de la compétence – et rupture donc avec la gouvernance déphasée.

La CENI a ouvert, à son siège, le Bureau de réception et traitement des candidatures (BRTC), pour l’élection présidentielle prévue le 20 décembre 2023. Conformément au calendrier électoral publié le 26 novembre 2022, ce bureau sera opérationnel un mois durant (du 9 septembre au 8 octobre 2023, de 08h30′ à 16h30′, heure de Kinshasa).

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