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Mabiku suspendu, que cache la décision de Kadima ?

Ça sent mauvais à la Commission électorale nationale indépendante (Ceni) depuis l’annonce de la suspension du secrétaire exécutif national (SEN), Mabiku Totokani. Là où la décision de la Ceni est suspecte, c’est dans son caractère gratuitement flou en ce qui concerne les reproches imputables au collaborateur de Denis Kadima Kazadi. Étant donné que le secrétaire exécutif national est l’équivalent du chef du gouvernement opérationnel de la Ceni.

Par Landry Amisi

Denis Kadima, président de la CENI à couteaux tirés avec Mabiku Totokani Thotho, secrétaire national de la Ceni. @Photo Droits tiers.

publié le 8 septembre 2023 à 04:20:00

La presse a matinalement annoncé jeudi la suspension catastrophique du secrétaire exécutif national de la Ceni, Mabiku Totokani. L’annonce se limite à indiquer l’incrimination de « faute lourde ». Les premières indiscrétions indiquent qu’entre Denis Kadima et Mabiku Totokani, c’est une cohabitation de chien et chat. Les deux personnalités entretiendraient un conflit perpétuel d’influence politique par rapport à leurs affinités avec la très haute gouvernance politique du pays. Kadima et Totikani se cherchent continuellement querelle pour tout motif. Le secrétaire exécutif national se bombant le torse de disposer d’une réelle influence auprès de certains décideurs de la République. Une autre indiscrétion affirme que le conflit entre les deux personnalités serait lié à la gestion financière de l’institution. Le secrétariat exécutif national étant la structure administrative qui coordonne les opérations au niveau national, provincial et local, gère toutes les directions techniques et administratives de la Ceni. À ce titre, il dispose d’un budget propre généralement important. La dernière rumeur en date a révélé que le gouvernement de la République aurait mis à la disposition de la Ceni une bagatelle évaluée à environ 100 millions de dollars destinés à prendre en charge la cartographie opérationnelle des centres et bureaux de vote. Si ces fonds sont bel et bien encaissés, ils devraient être gérés sous l’autorité du secrétaire exécutif national (Sen). Il s’agirait donc d’un budget des opérations qui relève en pratique de l’autorité du Sen. Car la Ceni dispose de quatre types de budget : un budget de fonctionnement, un budget d’investissement, un budget de rémunération et un budget des opérations.

– Les fautes imputables au secrétaire exécutif –

Ils sont tenus au respect strict du secret professionnel pendant et après l’expiration de leur mandat. Aucun cadre ou agent de la Ceni, même par personne interposée, ne peut être soumissionnaire aux marchés de fourniture des biens ou services passés pour le compte de l’institution. Ainsi, il leur est interdit d’user de leur qualité pour d’autres motifs que l’exercice de leur fonction. Ils ne peuvent divulguer les documents établis par la Ceni. Dans ce contexte, Totokani installé sur fond de polémique politique joue son va-tout.

Le 6 janvier, Denis Kadima, dont l’arrivée à la tête de la Ceni s’était faite à l’issue d’une intense controverse, avait fini par confirmer la désignation de Mabiku Totokani Thotho comme secrétaire exécutif. Un poste stratégique convoité par toutes les sensibilités politiques du pays et qui consiste principalement à veiller à la mise en œuvre des décisions de la commission électorale et à l’exécution des plans, des programmes et des activités électorales. Mabiku Totokani Thotho avait remplacé Ronsard Malonda qui avait joué un rôle crucial dans l’organisation du processus électoral de 2018. Ingénieur polytechnicien spécialiste en informatique, en science des données, en statistique et intelligence artificielle, le secrétaire exécutif a surtout été l’un des conseillers de Félix Tshisekedi à l’époque où ce dernier présidait l’Union pour la démocratie et le progrès social (UDPS). Mabiku Totokani Thotho évoluait alors au sein de la Cellule économie, finances et audit du cabinet du président Tshisekedi.

Voyant dans cette nomination un nouveau coup porté à l’équité du scrutin prévu à la fin de l’année 2023, l’opposition avait contesté sa désignation à la Ceni. Katumbi, Fayulu et Kabila avaient notamment accusé le pouvoir de vouloir « confisquer le processus électoral » et de « saper davantage sa crédibilité déjà entamée ». Cette nomination « vient amplifier la méfiance [à l’égard des] prochaines élections », avait réagi Patrick Nkanga, membre du Parti du peuple pour la reconstruction et la démocratie (PPRD, de l’ancien président), qui ajouta : « Doit-on même penser participer aux élections de 2023 dans cette configuration ? Cela ne semble plus nécessaire. »

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