Et si la danse pouvait participer au changement et jouer un rôle dans la sensibilisation des gens ? L’Hollandais Feri de Geus, chorégraphe et directeur artistique de Grand Cru Global et le Congolais Jackson Lohanga, danseur et coordonnateur de la compagnie Likit’Arts Kongo soutiennent la thèse.

Avec le concept “Bouger pour changer” qui accompagne leur programme, le jeune danseur Jackson a démontré que la danse a le pouvoir de transformer. Si tout le monde peut danser, pour ce jeune talentueux, “tout le monde ne peut pas changer les choses à travers sa façon de bouger, de danser”.

– La danse, c’est le théâtre dansé –

Au total, il y aura quatres chorégraphes des Pays-Bas et une du Bénin qui vont dispenser cette formation à Kinshasa afin de “sensibiliser les gens à travers la danse”. La sélection de danseurs et chorégraphes a eu lieu le samedi 2 septembre à partir de 9h00 au centre culturel Le Zoo. L’objectif est de les amener à un niveau extrême de composition à travers les procédés et les éléments du théâtre. Les danseurs et chorégraphes qui seront sélectionnés, bénéficieront de ce programme. Ils auront ainsi l’occasion d’accroître leur niveau de créativité.

Si aujourd’hui, j’arrive à faire quelque chose avec la danse, c’est parce que j’ai passé par des formations. J’ai amélioré ma façon de composer. C’est avec cette idée en tant que jeune que nous sommes décidés et comme dans notre pays, il n’y a pas vraiment de formations en renforcement des capacités, de mettre en place le projet en danse et théâtre, a détaillé le coordonnateur de la compagnie Likit’Arts Kongo.

Et de poursuivre : “nous allons les former à travers les éléments du théâtre. On dit que la danse, c’est le théâtre dansé. Ainsi, nous allons amener les outils du théâtre dans la composition chorégraphique ; cela permettra aux danseurs et chorégraphes de bien composer leurs spectacles”.

– Former pour bien gérer –

Pour les deux structures, Likit’Arts Kongo et Grand Cru Global, donner une formation en renforcement des capacités aux danseurs et chorégraphes ne suffit point. Pour assurer leur survi, il y aura une formation en entrepreneuriat culturel du lundi 4 au vendredi 8 novembre à la Plateforme Contemporaine, dans la commune de Barumbu. Cette formation qui portera sur le thème “principes de gouvernabilité et de management des projets culturels”, sera assurée par le spécialiste en management des entreprises culturelles, Éric Rodrigue Fabrice Loembet. Pendant ce temps, les opérateurs culturels, les responsables des ONG… vont s’approprier de ces méthodes afin d’améliorer le niveau de leur travail.

“Nous tenons à ce que les danseurs puissent avoir le sens d’entrepreneuriat. Aujourd’hui, on parle de l’industrie culturelle et créative. Si tu n’es pas entrepreneur, c’est difficile d’adhérer à cette idée. Cette formation permet aux danseurs, aux opérateurs culturels… de bien gérer les industries, pour bien gérer les danseurs et bien les manager”, a assuré le danseur et chorégraphe Jackson Lohanga avant d’ajouter que “les industries culturelles doivent avoir les gens qui maîtrisent la matière”.

Le programme “Bouger pour changer” prendra fin le 10 novembre avec le spectacle des danseurs et chorégraphes formés au centre culturel Le zoo. Ensuite, la compagnie Likit’Arts Kongo et son partenaire Grand Cru Global feront des tournées avec les danseurs et chorégraphes aux niveaux national et africain pour sensibiliser les gens sur les faits sociaux.

“Bouger pour Changer” est un projet de la compagnie Likit’Arts Kongo organisé en partenariat avec la fondation Grand Cru Global. Cette dernière contribue au développement de l’Afrique en offrant à de nombreuses compagnies de multiples cours de professionnalisation mais en créant aussi des spectacles et en sensibilisant la population, à travers la danse, dans certains domaines sensibles comme le genre et les droits de l’homme.