Une vive agitation a éclaté jeudi 14 septembre en début d’avant-midi, dans les environs de la résidence de Kabund, alors que ses partisans s’étaient rassemblés pour protester contre sa condamnation à 7 ans de prison pour outrage au chef de l’État, aux corps constitués et pour propagation de faux bruits. La police est vite intervenue pour disperser la foule et rétablir l’ordre public, recourant à l’usage de gaz lacrymogènes et même aux tirs à balles réelles, d’après les témoignages.
Les militants de l’A.ch dispersés par la police. @Photo Droits tiers.
Les manifestants, mécontents de la décision judiciaire, ont brûlé des pneus, bloquant ainsi la route principale qui mène vers la résidence privée du chef de file du parti Alliance pour le changement (A.ch). Les forces de l’ordre ont éteint les feux qui se sont rapidement propagés.
Justifiant leur action, les autorités ont rappelé que la liberté de manifestation est un droit fondamental, mais qu’elle ne doit pas être utilisée pour commettre des actes illégaux ou mettre en danger la sécurité publique.
Enragés, les pro-Kabund perçoivent le verdict de la Cour de cassation comme politiquement motivé, alimentant ainsi les tensions déjà présentes pendant cette période préélectorale. “Le président Jean-Marc Kabund a été victime d’un scandale judiciaire, un procès politique qui a abouti à un scandale de droit. Sur base de quel fondement juridique la Cour de cassation a rendu un arrêt aussi inique? Les peines ont été triplées voire quadruplées. Le régime totalitaire s’est bien installé en RDC”, ont-ils réagi.
– Kabund, toujours challenger de Tshisekedi –
L’opposant n’a aucune possibilité de faire recours parce que déjà écarté de la course à présidentielle aussi bien en 2023 qu’en 2028. “La loi électorale énonce les infractions pour lesquelles on encourt l’inéligibilité. Mais sur cette liste, affirme le direction de son parti, “les infractions d’outrage ou d’offense ne sont pas reprises”. “Donc, là c’est un autre débat”, a tranché Ghislain Kikangala, haut cadre de l’A.ch.
L’opposant ne bouge pas d’un iota. Il répète que leur candidat à la magistrature suprême se nomme Jean-Marc Kabund. “Les instances du parti vont se réunir bientôt pour évaluer et décider ce qu’il va faire. Le dossier est en train d’être préparé”, a-t-il conclu.
Jean-Marc Kabund a écopé de 7 ans de réclusion. Il était poursuivi pour 12 chefs d’accusation. Ex-chef du parti au pouvoir passé à l’opposition, Kabund accuse le régime Tshisekedi de piller les richesses du pays.