Dans une déclaration rendue publique dimanche, la Coalition des mouvements associatifs patriotiques (CMAP) a interpellé le gouvernement, la Ceni et les services de sécurité de la République sur le climat politique délétère en République démocratique du Congo.
Des militants de la Lucha dans le cortège funéraire du militant congolais pro-démocratie Luc Nkulula, le 14 juin 2018, à Goma. @ Alain WANDIMOYI / AFP.
Réunis en session extraordinaire, à Kinshasa, le 3 septembre 2023, les coordonnateurs des associations membres de la Coalition des mouvements associatifs patriotiques (CMAP) ont procédé à l’évaluation de la situation politique de l’heure en République démocratique du Congo. Ainsi, ont-ils observé que “le processus électoral n’a enregistré aucune évolution en vue de privilégier le consensus entre les différentes parties prenantes comme l’exigent l’opposition politique et la société civile”, a souligné le coordonnateur de la structure CMAP, Kalaki Madefu. Pour cette organisation, “le processus électoral s’engouffre davantage dans l’unilatéralisme offrant comme seules perspectives une démocratie piétinée et un chaos électoral sans précédent”.
– Massacre à Goma, destruction chez Kabila –
L’organisation indique que les forces de défense et de sécurité, en particulier les FARDC, se sont illustrées comme des instruments de terreur et de mort dans la ville de Goma. “Cent-huit de nos compatriotes ont, en effet, été fauchées par les balles appartenant à ceux qui ont pourtant fait le vœu de protéger la patrie au prix de leur sang”, ont-ils déclaré. Ils évoquent également la destruction méchante de la clôture de la résidence GLM du président honoraire Joseph Kabila. Cet incident illustre, disent-ils, la volonté regrettable du pouvoir en place de nuire à son honorabilité, de provoquer sa famille politique et de l’humilier « au mépris de son statut respectable et de son silence responsable ». C’est suite à ces événements malheureux qu’ils ont invité le pouvoir en place à favoriser un climat électoral digne d’une démocratie viable en cessant toute instrumentalisation de la CENI et en mettant un terme au simulacre électoral en cours.
– Préserver les acquis de l’alternance –
La Coalition des mouvements associatifs patriotiques (CMAP) a recommandé au régime Tshisekedi à « préserver les acquis de l’alternance politique et à promouvoir le respect des droits de l’homme ainsi qu’à faire toute la lumière sur les circonstances du massacre de Goma en vue d’une justice équitable et d’une sanction appropriée à l’encontre des auteurs de ce crime contre l’humanité ». Le pouvoir en place devrait tout autant cesser toute provocation à l’endroit du président honoraire sachant qu’il demeure, pour la grande majorité des Congolais, un leader exemplaire, responsable, pétri de maturité politique et dont le bilan suscite, aujourd’hui, une réelle nostalgie au sein du peuple exaspéré par les contre-performances de la gouvernance publique actuelle. La même déclaration invite la communauté internationale à faire preuve de cohérence et à exiger du pouvoir en place le respect de la démocratie et des droits de l’Homme.