“L’accusation de propagation des faux bruits et diffusion des fausses informations collée à Stanis Bujakera est une preuve de la traque lancée contre les journalistes”, s’offusque le Rassemblement des journalistes pour l’émergence du Congo (RAJEC) qui a déposé mercredi à Kinshasa un mémorandum auprès de la ministre de la Justice, pour exiger la libération sans condition du directeur de publication adjoint à Actualité.cd et correspondant de Jeune Afrique.
Le RAJEC a déposé un mémorandum au ministère de la Justice pour exiger la libération sans condition de Stanis Bujakera @Photo Droits tiers.
Dans le mémo déposé au cabinet de Rose Mutombo, le RAJEC, à l’instar d’autres organisations de défense de la liberté de la presse et des droits humains, dénonce le martyre que vit le journaliste Stanis Bujakera Tshiamala depuis son arrestation et suivi de son incarcération à la prison centrale de Makala.
Pour nous RAJEC, cette affaire collée à cet infatigable chasseur d’informations est une parfaite illustration de la traque lancée contre les journalistes que nous sommes. A haute voix, le RAJEC exige la libération immédiate et sans condition du journaliste Stanis Bujakera qui, au regard de la loi, n’a commis aucune faute professionnelle, a déclaré Edmond Izuba, le porte-parole de cette organisation des journalistes.
A ses yeux, les poursuites judiciaires dont les journalistes font actuellement l’objet en RDC, sont la preuve d’une tentative autocratique de réduire au silence toutes les voix dissonantes et d’empêcher les journalistes indépendants d’exercer librement leur métier.
– Les pressions contre les journalistes en hausse –
Les pressions et attaques contre les journalistes et les médias se sont encore accrues en 2023, souligne le RAJEC qui dit avoir recensé plusieurs cas d’intimidations, d’agressions, de menaces de mort et même l’assassinat du reporter-photographe, Albert Kabuyaya Malemo le 17 septembre à Goma.
À Goma, capitale du Nord-Kivu, le journaliste Papy Okito Teme, éditeur du journal Echo d’Opinions, croupit présentement au cachot de l’Agence nationale de renseignements (ANR) après son interpellation par les éléments de la Garde républicaine. Nous avons été alertés depuis la ville volcanique de Goma toujours, de l’assassinat crapuleux, en date du 17 septembre 2023, du reporter-photographe Albert Kabuyaya Malemo, membre actif de l’Association des journalistes sportifs du Congo. À Bukavu, chef-lieu de la province du Sud-Kivu, le journaliste Pascal Kamanzi risque plus de 5 ans de prison à la suite d’une plainte d’un politicien local. À Kinshasa, l’affaire du journaliste Gauthier Sey, poursuivi par un musicien, prend une tournure inquiétante, a recensé le RAJEC qui désapprouve les pressions que subissent les professionnels des médias.
Face au climat jugé délétère à trois mois des élections en République démocratique du Congo, le RAJEC demande aux autorités compétentes de laisser les professionnels des médias travailler librement et en toute sécurité; de libérer immédiatement et sans condition les journalistes Stanis Bujakera et Papy Okito. Mais aussi et surtout, de respecter la procédure en cas d’un éventuel cas de conflit entre un journaliste et la Loi.