Vieillissement du bâtiment principal, rareté des bêtes, manque de matériels adéquats, absence de subvention de l’État, l’abattoir public de Masina à Kinshasa se meurt.
Vieillissement du bâtiment principal, rareté des bêtes, manque de matériels adéquats, absence de subvention de l’État, l’abattoir public de Masina à Kinshasa se meurt.
La salle d’abattage de l’abattoir public de Masina @Photo Droits tiers.
Depuis toujours, l’abattoir de Masina fait face à plusieurs difficultés, dont le manque d’outils modernes. Dans un entretien à Ouragan.cd, le directeur général de l’abattoir, Mbiki Nzenga Patrick, a énuméré les contraintes ayant mis à terre son établissement. “Nous avons la capacité de contenir près de 2 500 bêtes et d’en abattre 200 par jour, mais nous manquons de moyens, nous n’arrivons pas à abattre même une bête le jour. Il nous arrive de le faire au moins 5 ou 10 le mois, parfois même zéro bête parce que l’État n’a pas de fermes de proximité pour nous ravitailler. Et puis, nous n’avons pas de matériels appropriés. Nous travaillons avec de vieux matériels comme des machettes pour couper les os des viandes alors que la technologie a suffisamment évolué. Nous utilisons des machines manuelles en plein 21e siècle. On n’a pas une chaîne d’abattage moins encore de scies électriques”, a-t-il détaillé.
Et de se plaindre : “Malheureusement aujourd’hui, nous travaillons manuellement alors que nous disposons d’un personnel qualifié et d’un espace important, mais les matériels modernes nous font défaut. Nous avons également le problème de laboratoire”.
Le numéro de ce service a souligné le rôle que joue cet établissement public. M. Mbiki rappelle que l’abattoir garantit la sécurité alimentaire. Il a, à cet effet, expliqué l’ensemble du processus qui aboutit à déclarer une bête saine et propre à la consommation.
Lorsqu’on parle de l’abattoir, on sous-entend le contrôle de denrées alimentaires d’origine animale, plus précisément la viande. Lorsque des bêtes vivantes arrivent, nous avons des médecins et techniciens vétérinaires qui procèdent dans un premier temps à leur examen. Dès que l’on constate que la bête est saine, on l’amène dans la salle d’égorgement. Après, il y a un deuxième examen qui consiste à vérifier ses entrailles. Si on constate une maladie, on établit un PV d’inspection et on procède directement à la destruction de la viande. Bref, on la brûle.
Face à la rareté des fermes publiques, M. Mbiki plaide pour la création des fermes de l’État afin de ravitailler son service et garantir à la population l’accès à une viande saine. “La création des fermes publiques de proximité est un atout important pour la relance de l’abattoir public de Masina en termes de ravitaillement du bétail. Ceci va permettre aussi à notre établissement d’être en mesure de créer son propre service commercial et d’ouvrir des points de vente dans les marchés urbains de la ville de Kinshasa, voire aussi élargir les activités au niveau des provinces”, a-t-il fait savoir aux reporters d’Ouragan.
Il a signalé que l’abattoir public de Masina revêt un caractère social important malgré le déficit des moyens pour son fonctionnement. “C’est un service de l’État qui a un caractère social. Malheureusement, il souffre de manque de financement pour réaliser sa mission qui est de garantir la sécurité alimentaire à la population”, a-t-il déploré.
Dans le dur, le numéro un de l’abattoir public de Masina lance un appel pressant aux autorités du pays pour la modernisation de cet établissement public capable de fournir à la population de denrées alimentaires plus propres. “L’abattoir public est une institution qui doit attirer l’attention de nombreux clients, car elle veille à la santé de la population par le contrôle de la viande. Nous garantissons une viande fraîche, saine et propre à la consommation humaine suite à l’expertise des médecins et techniciens vétérinaires”, a assuré M. Mbiki Nzenga.
Le président des commerçants qui bénéficie des services de l’abattoir, a rassuré qu’ils sont capables d’abattre cent bêtes par mois. Gratien Lumanda a précisé que son association travaille en étroite collaboration avec l’abattoir public de Maisna pour le ravitaillement en bétails. “L’abattoir public de Masina ne dispose pas de bêtes. C’est nous commerçants qui amènent les bêtes moyennant paiement de la taxe d’abattage”, a-t-il relaté.
M. Lumanda a ajouté que le comité des commerçants joue un grand rôle dans la survie de cet établissement public. “Nous sommes là pour accueillir les commerçants, les aider et aussi les accompagner dans la vente de bétails”, a-t-il assuré, avant de relever quelques difficultés rencontrées dans l’exercice de son travail.
Aujourd’hui, nous sommes confrontés à certaines difficultés dans la vente de nos bétails. La vente se déroule difficilement à cause du faible pouvoir d’achat de la population kinoise. Ici, nous vendons 1kg de viande à 22 000 FC, mais il est difficile de voir une famille s’en procurer deux, trois ou quatre kilos. Souvent, les gens préfèrent se rabattre aux viandes en provenance de l’extérieur qui sont vendues à bas prix alors on qu’on ne sait pas comment elles sont abattues. À cela s’ajoute la vente à crédit qui est beaucoup plus pratiquée en lieu et place de la vente au comptant. Or, la vente à crédit est beaucoup plus préjudiciable. Elle nous cause trop de problèmes et surtout de retard de paiement, a déploré le président du comité des commerçants.
L’homme d’affaires a, de ce fait, interpellé le gouvernement congolais l’exhortant d’améliorer les conditions de vie de la population.
Créé à l’époque coloniale en 1954, l’abattoir public de Masina fut rénové et inauguré en 1964 par le président Mobutu. Toutes les parcelles des alentours appartenaient à l’abattoir. « Une législation adaptée aux enseignements scientifiques exige de contrôler la qualité des denrées alimentaires en vue de protéger les consommateurs contre les risques de maladies », affirme un vétérinaire. L’abattoir est doté d’un incinérateur qui, malheureusement, n’est plus fonctionnel.
La nouvelle morgue moderne de l’hôpital général de référence de Gombe-Matadi à Mbanza-Ngungu, est prête à ouvrir ses portes. Les travaux de construction de cet établissement, dont l’inauguration est prévue le 20 décembre 2023, ont été initiés et financés par Guy-Didier Kintambu, candidat député national n°95 dans le Kongo central.
Jean-Aimé Mbiya Bondo Shabanza, représentant adjoint en charge de la politique et diplomatie de la fédération de l’UDPS/Tshisekedi aux Etats-Unis, originaire du district de la Tshangu dans la ville de Kinshasa, bat campagne pour un vote utile afin de consolider la renaissance de la République démocratique du Congo.
Devise | CDF |
---|---|
1 Dollar Usa | 2626,00 CDF |
1 Euro | 2866,65 CDF |
1 Yuan | 364,06 CDF |
1 FCFA | 4,37 CDF |