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La RDC et l’UE déterminées à juger les auteurs des crimes commis dans l’est

La gouvernement congolais et l’Union européenne projettent d’organiser au début de l’année prochaine une conférence internationale sur la lutte contre l’impunité des crimes commis dans l’est de la République démocratique du Congo.

Par Lydie Matadi

La garde des Sceaux, Rose Mutombo Kiese et le commissaire européen à la Justice, Didier Reynders @Photo Droits tiers.

publié le 5 septembre 2023 à 16:43:05

La ministre d’État de la Justice, Rose Mutombo Kiese a évoqué lundi 4 septembre à Kinshasa, le projet avec le commissaire européen à la Justice, Didier Reynders. La conférence internationale connaîtra aussi la participation de la Cour pénale internationale et de l’Union africaine. Lors des travaux, il sera question de tabler sur la lutte contre l’impunité des atrocités commises dans la partie orientale du Congo-Kinshasa.

Pour le commissaire européen, il est indispensable de promouvoir la justice transitionnelle dans l’est. “En matière de justice, l’Union européenne est prête à montrer son engagement à lutter contre l’impunité. On va poursuivre les responsables de ce qui se passe en matière d’atrocités partout dans le monde. J’ai proposé une conférence internationale après les élections au premier semestre de l’année prochaine parce que j’ai rencontré à nouveau le procureur de la Cour pénale internationale”, a-t-il détaillé.

A ce sujet, l’ancien chef de la diplomatie belge a indiqué que la CPI est favorable à l’idée d’avoir non seulement des décisions de juridictions nationales mais aussi de transférer peut-être certains dossiers à La Haye. Bruxelles envisage aussi la possibilité d’impliquer des juridictions à l’échelon régional et sous-régional.

Outre la lutte contre l’impunité, Didier Reynders et Rose Mutombo ont abordé d’autres sujets, le cas de l’accompagnement de l’Union européenne dans la réforme de la justice en RDC comme aussi la lutte contre la corruption au sein de l’appareil judiciaire congolais.

M. Reynders a avancé quelques stratégies que l’UE propose aux autorités congolaises pour barrer la route à toutes sortes d’abus qui plombent la justice congolaise. “Il y a beaucoup de magistrats qui ont été recrutés, cela demande de la formation, la construction des tribunaux et l’accompagnement. De la même manière, il y a un souci d’indépendance de la justice, de la même manière il y a des responsabilités. Lutter contre la corruption et les abus nécessite de mettre en avant des chambres disciplinaires, adopter des bonnes pratiques telle la déclaration des patrimoines de la part des magistrats qui débutent leur carrière ainsi que le contrôle des patrimoines des magistrats”, a ajouté le commissaire européen.

Concernant la crise provoquée par le M23 soutenu par le Rwanda, l’Union européenne, a répété Didier Reynders, s’est fendue plusieurs fois dans des déclarations qui condamnent clairement cette situation. “Je reviendrai sur des situations que j’ai déjà connues avec le M23. Il faut que tous les partenaires participent à la solution. Si l’ensemble des partenaires estiment ne pas être responsables du problème, ils doivent du moins participer à la solution. J’étais heureux dans les contacts avec le vice-Premier ministre et ministres des Affaires étrangères, Christophe Lutundula, de la volonté du dialogue. Je crois qu’il est important et l’Union européenne est prête à aider à ce dialogue pour mettre fin à cette situation dramatique pour la population de l’est de la RDC. Il y a quelques années, on avait fait une brigade internationale avec trois pays qui avaient décidé d’agir de manière plus forte. J’espère que dans les prochaines semaines notamment autour des assemblées générales des Nations unies, ce dialogue va pouvoir avoir lieu. On est prêt à y participer”, a-t-il assuré.

Il a conclu en rappelant qu’il appartient aux autorités des pays concernés de décider du format du dialogue et de s’atteler à la sécurité des populations de cette partie de la RDC. Mme Mutombo et M. Reynders ont aussi abordé les sujets liés au processus électoral et à la gestion des contentieux électoraux la Cour constitutionnelle.

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