Les nouveaux managers de la Gécamines menés par le PCA Robert Lukama sont aussi, peut-être plus, réfractaires à l’ITIE que le team Albert Yuma. Ils n’ont rien communiqué sur l’exercice 2022, en dépit de répétitives demandes du secrétariat exécutif de l’ITIE. Et pourtant, la Gécamines a glané près de 1milliard de dollars des recettes l’an dernier.
Économiste, banquier et minier, le PCA Robert Lukama de la Gécamines veut une entreprise prospère mais ne déclare encore rien à l’IITE. @Photo Droits tiers.
Selon des analystes, ces revenus, qui valent plus du double des résultats financiers de 2021 ( 400 millions de dollars), ne constitueraient en réalité que l’arbre qui cache mal une immense forêt des soucis de production. La Générale des carrières et des mines n’a, en effet, bonne mine que grâce à la trentaine des joint-ventures qui la lie à des firmes comme Glencore, Boss Mining, etc. Il est par exemple établi que grâce à KCC, entreprise mitoyenne Gécamines/ Glencore, la société publique a perçu quelque 210 millions de dollars l’an dernier, après, naturellement, de laborieuses négociations d’autant plus que la firme suisse a toujours quelque chose à camoufler. L’État congolais se retrouve en procès à l’international suite à une tentative de corruption des agents publics par le géant suisse qui s’est bâti une renommée dans de basses œuvres.
Pour autant, la production propre de la Gécamines s’érode au fil des années et se mue en peau de chagrin. Investir dans les outils de production constitue autant le cadet des soucis que le plus grand poste de désintérêt du staff dirigeant. Selon des statistiques disponibles à la Banque centrale du Congo (BCC), la production propre de la Gécamines, l’an dernier, ne s’est limitée qu’à 4.500 t de cuivre – soit cent fois moins qu’il y a 35 ans – et un peu plus de 18 000 t de cobalt. En clair, l’entreprise publique du Grand Katanga n’a point tiré profit du boom des batteries électriques et des demandes de plus en plus croissantes des majors comme BMW ou Mercedes-Benz. À la Générale des carrières et des mines, l’on estime, bien au contraire, que 2022 aura été plutôt rose que morose, autant que les recettes, la production a aussi augmenté. C’est donc un démenti face aux allégations relayées par une certaine presse.
Selon des statistiques internes qui ont fuité, la Gécamines se félicite plutôt de sa production de cuivre au cours de l’exercice 2022, qui est de 4562 t contre 3 996 tonnes en 2021, soit près de 566 tonnes de plus. Quoiqu’il en soit, ça n’est qu’une production de chaudronnerie.