Alphamin Bisié emploie certes des Congolais, mais venus d’ailleurs…du Katanga, révèle ce Mwami (chef) qui tient ferme à son anonymat par crainte de représailles. L’on se souviendra que l’ex-Premier ministre, Adolphe Muzito, en visite dans le Nord-Kivu, n’avait pas pu atteindre Bisié pour des raisons de sécurité. Plus tard, la firme Alphamin vint s’y implanter, non sans le concours des milices, a-t-on appris. En 2021, Alphamin Bisié Mining SA (ABM) et les communautés locales du territoire de Walikale affectées par le projet minier du PE 13 155, convient d’un cahier des charges dans lequel la société s’engage aux projets de développement communautaire estimés à 4 000 000 USD dont près de 600 000 USD pour les domaines de l’agriculture, pèche et élevage, 750 000 USD pour la couverture énergétique, y compris l’eau potable.

Alphamin a également promis 320 000 USD pour la santé et 1 800 000 USD pour le secteur d’éducation. Les projets prioritaires retenus seront exécutés dans une durée de 4 ans, qui courent de la date d’approbation du présent cahier des charges par la commission provinciale d’instructions des cahiers des charges jusqu’en février 2025. Hélas. Selon les notables de Walikale de passage à Kinshasa, rien n’a démarré.

Le territoire minier de Walikale, au Nord-Kivu, tient à sortir de son désenclavement, car diverses ressources n’ont point une voie accessible d’évacuation. Des sociétés minières dont Alphamin dirigent leurs camions par une voie de contour de plus de 1 500 km en passant notamment par Nia-nia, Butembo., alors que Walikale est relié à Goma par un axe routier de quelques 240 km, hélas, en état de délabrement très avancé. Les notables exhortent les leaders de la région qui sont dans les institutions, notamment le gouvernement et le Parlement d’user de leur influence et de faire le plaidoyer, par ce temps de l’élaboration du projet de loi des finances 2024, pour que l’exécutif central intègre la réhabilitation de cette voie routière dans le budget du prochain exercice.

Autres préoccupations, la poussée démographique dans Walikale. Le territoire assiste impuissant à une transhumance des populations réputées dans l’élevage. Sans les citer nommément, d’aucuns parmi ces Walikalais en séjour à Kinshasa, parlent d’une véritable ruée. On ne sait pas trop d’où elles viennent, mais elles sont en grand nombre et s’ajoutent aux réfugiés venus du Rwanda en 1954. L’une des conséquences de ces flux migratoires qui échappent à tout contrôle, est la recrudescence des conflits coutumiers dans le territoire de Walikale. La ramification avec l’exploitation sauvage des minerais est naturellement établie. La non-implication de la grande entreprise minière de la région dans les actions sociales n’est guère pour rassurer Walikale.