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“Accord politique”, la confession de Nangaa

Par ses tweets et tribunes, Corneille Nangaa s’est hissé au podium de la houleuse polémique sur la vérité des urnes pour la présidentielle de 2018. La dernière sortie médiatique de l’opposant congolais crève un abcès longtemps simulé par les acteurs politiques de tous bords. Tshisekedi aurait-il hérité d’un pouvoir immérité et négocié sur base d’un accord politique ?

Par Landry Amisi

Corneille Nangaa, l’ancien président de la Commission électorale devenu opposant farouche à Félix Tshisekedi @Photo Droits tiers.

publié le 26 septembre 2023 à 04:05:00

Dans son éclairage historique autour des dernières mêlées médiatiques en rapport avec l’élection présidentielle du 30 décembre 2018, Corneille Nangaa s’attaque frontalement à Félix Tshisekedi qu’il accuse d’avoir proféré des contre-vérités autour de ce qu’il avait qualifié depuis New-York, d’arrangement frauduleux inexistant avec son prédécesseur Joseph Kabila Kabange. Nangaa s’est plusieurs fois retourné sur son canapé d’exil en écoutant le président de la République aborder la délicate question de la « vérité des urnes ».

« L’opinion a suivi, non sans étonnement, la dernière sortie médiatique du président Félix Tshisekedi, en marge de la 78e Assemblée générale des Nations unies à New-York, le 19 septembre courant. Évoquant les résultats de l’élection présidentielle du 30 décembre 2018, Monsieur Tshisekedi a affirmé, sur un ton condescendant, qu’il aurait été approché par deux personnalités dont il a cité les noms, pour assumer la charge de Premier ministre du dauphin de son prédécesseur ; proposition qu’il aurait, selon lui, rejetée, car convaincu de sa victoire aux élections dont “il détenait les résultats” », s’étonne l’ancien président de la Commission électorale nationale indépendante (CENI). Pour lui, le chef de l’Etat aurait dû s’abstenir du débat à seulement quatorze semaines de la fin de son mandat. Nangaa soutient que les actes électoraux de 2018 font désormais partie des annales officielles de la République démocratique du Congo. À cet égard, un arrêt rendu par la Cour constitutionnelle n’est susceptible d’aucun recours et est immédiatement exécutoire, rappelle-t-il. L’arrêt portant publication des résultats définitifs de l’élection présidentielle du 30 décembre 2018 est obligatoire et s’impose aux pouvoirs publics, à toutes les autorités administratives et juridictionnelles, civiles et militaires ainsi qu’aux particuliers (Article 168 de la Constitution). Cet arrêt de la Cour constitutionnelle n’appelle, sur le fond, aucun débat.

– Les questions de Nangaa à Tshisekedi –

L’opposant Corneille Nangaa désormais en exil a minutieusement analysé la déclaration du chef de l’État , Félix Tshisekedi, pour se poser trois questions fondamentales. « Pourquoi le chef de l’État, garant du fonctionnement harmonieux des institutions, pourtant assis au cours de sa sortie médiatique, côte à côte avec un sénateur, ancien Premier ministre, de surcroît ancien vice-président du Sénat, s’est-il obligé de violer délibérément la Constitution ? », interroge-t-il dans sa tribune de réplique. Se trouvant pris en charge par une équipe politique de pointe, Félix Tshisekedi aurait été, selon Nangaa, induit en erreur en décidant de se prononcer sur une matière verrouillée par la Constitution. « Pourquoi le chef de l’État a-t-il choisi le siège de l’ONU pour briser ce pacte républicain qui le lie et grâce auquel il a été investi à la fonction qu’il exerce ? », questionne encore le leader de l’Action pour la dignité du Congo et de son peuple (ADCP). Ouvrir ce débat au siège des Nations unies équivaudrait à internationaliser le débat alors qu’il s’agit d’une matière relevant de la souveraineté nationale. Nangaa place ainsi Tshisekedi devant un fait accompli qui lui permet depuis son lieu de refuge, de se prononcer en guise de réaction. Il se demande pourquoi le chef de l’État, du haut de la grandeur de sa fonction, a-t-il fait le choix de rouvrir les placards pour « exposer les secrets d’État, à trois mois de l’élection présidentielle ? Il y avait quelle urgence, quelle nécessité, quelle opportunité ? », klaxonne Corneille Nangaa.

– Nangaa recourt à l’arme lourde, un accord respire dans un tiroir –

Profondément attaché aux principes républicains, Corneille Nangaa dit rester convaincu que l’éthique de la profession électorale demeure cette digue qui n’autorise pas les polémiques de rue et les aberrations sur des faits historiques. Il entend ainsi ne s’en tenir qu’à cette profession de foi. « Par ses affirmations contraires à la vérité qu’il détient et qu’il connaît dans son intime conviction, le président Félix Tshisekedi a délibérément choisi la voie des contrevérités sur un fait historique de haute portée. Il a simplement menti et il le sait », développe le leader de l’ADCP. Il déplore les intempéries générées par la communication présidentielle à New-York. Une sortie médiatique, dit-il, inopportune qui, selon Nangaa, viole la loi. Ainsi, rappelle-t-il qu’en date du 10 janvier 2019, la Commission électorale nationale indépendante (CENI) dont il détenait la direction avait annoncé les résultats provisoires de l’élection présidentielle. Quelques jours plus tard, la Cour constitutionnelle avait rendu son arrêt des résultats définitifs, ce en conformité avec les dispositions pertinentes de la loi électorale. Nangaa soutient qu’un “accord politique existe bel et bien”. Il a précédé la publication des résultats définitifs. Et de préciser : “J’en suis l’un des co-rédacteurs”. Cet accord inaltérable, explique-t-il, a été signé devant témoins, par le président Tshisekedi et son prédécesseur. “L’accord pour la stabilité de la République” a été certifié et validé par trois (3) chefs d’État africains – avec le statut leur reconnu par les deux parties – qui l’ont félicité du fait qu’il (Accord) a permis la première passation du pouvoir sans effusion de sang en RDC”, précise l’ancien président de la CENI. Quoiqu’œuvre humaine et donc imparfaite, l’accord politique pour la stabilité de la République démocratique du Congo a le mérite historique “d’avoir favorisé tant soit peu, la toute première alternance politique en République démocratique du Congo”, écrit-il. Sur pied dudit accord politique, des institutions de la République ont été installées, cas du gouvernement (Ordonnance N° 19/056 du 20 mai 2019 portant nomination du Premier ministre Ilunga Ilunkamba); de la composition des bureaux de l’Assemblée nationale et du Sénat etc.

– Un débat trouble-fête à 14 semaines des scrutins –

En perdant son sang-froid sur une matière aussi sensible face au public venu l’écouter à New-York, Monsieur Félix Tshisekedi a désacralisé la fonction de président de la République et réduit celle-ci à sa plus simple expression, estime Corneille Nangaa. “Ce qui le discrédite définitivement et le disqualifie pour compétir à l’élection présidentielle”, insinue-t-il. Pour lui, le président Félix Tshisekedi a fait le choix intentionnel d’une fuite en avant, pensant ainsi tromper l’opinion, en niant l’existence d’un Accord politique “qu’il a bel et bien, en âme et conscience, conclu avec son prédécesseur, accord dont il sait pertinemment bien que la clause principale le lie”. Et de souligner, “il ne peut qu’en tirer toutes les conséquences à l’approche de l’échéance du 20 décembre”. Nangaa s’accroche à l’accord qu’il défend pour inviter Félix Tshisekedi à honorer ses engagements : “Il en va de son honneur et de sa dignité, le respect de la parole étant la marque de grands hommes”, a-t-il ajouté. Et de conclure qu’aucune urgence médiatique ne pouvait démanger le président de la République, chef de l’État et magistrat suprême au point de chercher à “condimenter voire même à jeter des balayures par d’incroyables galéjades sur cette page sacrée de l’histoire de notre pays”, fin de citation.

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