Inutile de s’interroger sur la présence de l’ancien conseiller spécial d’Etienne Tshisekedi Wa Mulumba aux côtés du président de la République le 19 septembre à New-York, la veille même du 4e discours à la tribune de l’ONU, de Félix Tshisekedi. Stratège et homme des réseaux, l’ex-vice-président du Sénat est un personnage bien placé pour défendre le régime Tshisekedi. La preuve, il a réussi en marge de l’Assemblée générale des Nations unies, à faire passer une communication importante du chef de l’État congolais au monde à quelques mois des joutes électorales.
L’ex-PM, Samy Badibanga aux côtés du président Félix Tshisekedi à New York. L’homme joue le rôle de l’ombre. @Photo Droits tiers.
Fidèle des fidèles reconnu dans le sérail, Samy Badibanga Ntita est un chevronné des affaires politiques et des relations extérieures. Voilà pourquoi il a manœuvré pour offrir, en un temps record, une bonne tribune au chef de l’État, pour fixer le monde sur sa gestion du Congo. Face aux journalistes des médias américains et européens de réputation internationale, Félix Tshisekedi a vanté sa vision d’un Congo en grand qui passe pour le “pays-solution”. Son discours séducteur va attirer les milieux d’affaires, a expliqué un diplomate congolais. Sous la brillante modération du ministre de la Communication et médias, Patrick Muyaya Katembwe, les journalistes de CNN, New-York Times, Bloomberg, Fox News, Financial, Wall Street, CBS, BBC, RFI, Reuters, AFP, Associated Press, Belga ont posé toutes les questions. Et Félix Tshisekedi a épaté. Il s’est étalé sur la lutte contre la corruption, la revisitation des contrats chinois-louant au passage l’Inspecteur général des finances, Jules Alingete-, les relations stratégiques avec les États-Unis, les élections et les droits de l’homme. Cet échange était important et a permis de lever beaucoup de zones d’ombre, s’est flatté un journaliste belge.
– Samy et Muyaya au cœur du front médiatique international –
Une question taraude les esprits : Comment, quelques jours après la rentrée parlementaire, le sénateur Samy Badibanga, se retrouve dans la suite du chef de l’État marque sa présence à cette sélective action de lobbying de communication plutôt que de siéger à l’hémicycle pour débattre du calendrier de la toute dernière session de la mandature ? Mais Samy est un charmant gentilhomme qui sait se mettre à sa place et approcher lorsque la hiérarchie l’exige. Des indiscrétions du pré carré assurent que le « stratège est de retour dans le sérail », confiant que Badibanga a joué un rôle important dans l’organisation de ce déjeuner de presse, entre petits fours et champagnes, ajoutant que le président de la République l’a amené à New-York à bord de son avion. Samy Badibanga est un homme de dialogue et d’ouverture. Pour avoir été de tous les grands rendez-vous de négociations depuis Sun-City, il est une bibliothèque vivante qui sait apprécier les temps, les enjeux et les priorités politiques des lieux. Samy Badibanga dispose surtout d’un carnet d’adresses susceptible de mettre en harmonie les urgences diplomatiques de la République démocratique du Congo en ces temps de grande délicatesse dans la géopolitique internationale. Alors que les scrutins décisifs de décembre arrivent, cette réapparition de Badibanga aux côtés de Tshisekedi est saluée dans les rangs de « Les Progressistes », le regroupement politique de l’ancien chef du gouvernement.
– L’ex-PM veut voir Fatshi rempiler –
Depuis toujours, Samy tient à la réussite de Fatshi. Au Parlement, il était en première ligne pour faire basculer la majorité en faveur du chef aussi bien à l’Assemblée nationale qu’au Sénat. Mais après ce succès, il a reçu tous les coups bas, mais l’homme a préféré encaisser, se contentant de jouer sa partition dans l’ombre. Au lever du soleil, ses mérites sont dévoilés aujourd’hui au grand jour. Pas anodin de le voir en bonne place aux côtés du chef à l’heure de défendre le bilan de sa gouvernance à l’international. Très clair, l’enjeu demeure le deuxième mandat. Qui mieux que président de la République lui-même de se choisir des hommes de main pouvant le conduire dans la bonne direction pour relever le défi électoral. Dans le pré carré, le nom de Badibanga est toujours coché en tête de la liste. Preuve de son travail qu’il abat sans publicité.
“Samy est un poids lourd de la politique en République démocratique du Congo. Son avantage se situe dans son tact à construire des réseaux”, explique un leader politique anonyme de l’Union sacrée. “Il est une vieille relation du chef de l’État ainsi que la nature a bien voulu le congratuler. Nous savons que c’est un homme politique très efficace, avec une expérience politique très enviable, mais dont la parole en public est rare. Beaucoup sont peut-être étonnés de le voir un peu plus régulièrement aux côtés du chef de l’État; d’autres ont même pensé parfois qu’il n’était rien parce qu’il parle moins pourtant, il est un homme qui a une avance d’analyse, de perception et de prospective”, commente, à son tour, le secrétaire général Dieudonné Nkishi Kazadi, évoquant les 413 candidats alignés « à la députation nationale, sans bruits », disant qu’il « est le top 5 des regroupements politiques qui contribueront à la constitution de la prochaine majorité parlementaire dont le chef de l’État a tant besoin pour matérialiser pleinement sa vision sur notre pays, la République démocratique du Congo ».
– Les Samistes requinqués –
À l’état-major de Les Progressistes, New-York a fait vibrer les grandes volontés politiques. Honorés par la proximité de leur leader avec le chef de l’État, Félix Tshisekedi. Le geste présidentiel était plein de sens et de réconfort, ont laissé entendre certains fidèles collaborateurs de Samy Badibanga. Dans son regroupement politique, l’ex-chef du gouvernement est très apprécié. « Tout ce qu’il prédit, nous finissons par le vivre, du moins, au sein de notre regroupement politique, Les Progressistes. Quand nous l’avons vu aux côtés de Son Excellence Monsieur le Président de la République démocratique du Congo à New-York, nous avons davantage compris que le pays a besoin de lui à travers les services que lui confie le chef de l’État. Étant un homme profondément pondéré, sa présence sur l’estrade lors de conférence de presse où le chef de l’État a dit des choses claires et fermes, témoigne de sa disponibilité à servir le président par ricochet notre pays. Nous avons les bonnes raisons de croire que notre leader pourrait assumer des missions importantes dans le cadre de la campagne du candidat Félix Tshisekedi et pourquoi pas se voir confier les premiers rôles en cas de sa réélection », a indiqué Nkishi. Pour comprendre les relations entre Félix Tshisekedi et Samy Badibanga, il faut remonter aux années Etienne Tshisekedi quand le second était encore conseiller spécial du Sphinx. À l’époque, Fatshi et Samy étaient toujours de bons complices et rien n’a séparé leur amitié malgré les peaux de banane et obstacles de tout genre. Normal qu’il mouille le maillot pour que son frère de combat rempile pour un deuxième mandat.