« La carrière de Reddy Amisi se résume sur trois aspects de cet artiste intemporel : la révolte, le vrai congolais et l’adepte de la culture de l’effort », a expliqué le ministre honoraire des Infrastructures et Travaux publics, Thomas Lohaka, décortiquant une de ses chansons dénommée « Injustice ». Dans sa thèse, il a souligné que « l’artiste s’est révélé comme un personnage révolté. Cet aspect de chose apparaît dans la chanson “Injustice”. Devant l’inégalité, il est révolté. Il s’interroge pourquoi certains sont nés dans la pauvreté et d’autres dans l’opulence. Cet état d’esprit peut nous amener à l’athéisme. Face à cette injustice, l’artiste trouve sa voie dans le travail et estime que Dieu est amour ».

L’ancien président de l’Assemblée nationale voit dans l’artiste le personnage d’un vrai Congolais qui est écartelé entre deux états d’esprit, à savoir : les spiritualités bantoues et chrétiennes face à la conjoncture de la vie. Selon l’orateur, cette dualité d’esprit est bien illustrée par Reddy Amisi qu’il présente comme un adepte de la culture de l’effort. « Il remet même en cause le dogme du péché originel. Pourquoi je dois souffrir à cause d’eux. Alors je dois me battre pour réussir », a-t-il dit.

Dans la société congolaise, deux cultures se chevauchent à savoir la culture de la chance et celle de l’effort. Reddy Amisi chante avec Papa Wemba “chance eloko pamba” (le succès est un facteur de chance) et dans une autre œuvre, il revient à la charge avec “Chance eza na tina” (le succès est rationnel) et “Na motoki na yo nde ozwi lifuta” (L’homme mangera à la sueur de son front) », a rappelé M. Luhaka. « J’ai beaucoup de considération et de respect pour cet artiste, ses chansons sont intemporelles et sa musique tend vers l’optimisme et la culture de l’effort qui doivent primer contrairement à “celle de chance eloko pamba…, a-t-il démontré.

– L’intemporalité de la rumba congolaise évoquée par le professeur Yoka Lye Mudaba –

Présent lors de cette journée scientifique, le professeur Yoka Lye Mudaba a exposé sur l’intemporalité de la rumba congolaise. Il a vanté, à l’occasion, la qualité artistique des œuvres de Reddy Amisi qui figure parmi les artistes congolais intemporels. « La rumba est intemporelle. Rumba rock, rumba salsa, rumba odemba… la rumba reste la rumba. Elle ne change pas dans le temps. Nous luttons pour l’éthique et l’esthétique dans ce style musical. C’est aussi la beauté de l’art », a avancé Yoka Lye Mudaba.

Par ailleurs, le chroniqueur de musique et écrivain Manda Tchebwa a loué le profil de l’artiste Reddy Amisi. « Mes félicitations à ce jeune homme que j’ai côtoyé voici plus de 38 ans. Un jeune très discipliné et réservé. Il a la notion du temps et, est l’inverse de pas mal d’artistes. Reddy Amisi est très fidèle à ses ambitions », a témoigné Manda Tchebwa.

La journée scientifique s’est clôturée en beauté avec l’exhibition d’un live au cours duquel l’artiste a exécuté l’une de ses chansons à succès « Libala ». Sur la scène de ses 40 ans de carrière, Bailo Canto s’est entouré des artistes invités, notamment le guitariste Ramazani, le chanteur Demingongo Luciana et tant d’autres.

Après 20 ans de carrière dans « Viva la Musica » aux côtés de Papa Wemba, la star congolaise évolue dans son propre groupe « la Casa do Canto » voici déjà une vingtaine d’années.