Le réquisitoire du procureur général près la Cour de cassation enjoint trois ans de prison contre l’opposant Jean-Marc Kabund pour outrage aux corps constitués, propagation de faux bruits et imputations dommageables. Le jugement a été mis en délibéré et l’arrêt de la Cour est attendu le 6 septembre prochain.
Jean-Marc Kabund, leader du parti politique A.ch et candidat déclaré à la présidentielle de décembre 2023. @Photo Droits tiers.
Pour la comparution du leader de l’Alliance pour le changement (A.ch) de ce lundi 14 août, la Cour a délocalisé l’audience à la prison centrale de Makala. Pas de communiqué officiel de l’institution judiciaire, mais plusieurs sources justifient la décision par le fait qu’il y a eu fuite de quelques extraits de la dernière comparution de l’élu de Mont-Amba.
Le procès de Jean-Marc Kabund a été marqué par des échanges enflammés entre la défense et l’organe de la loi. Alors que la partie défenderesse a fait valoir la liberté d’expression et la nécessité d’une critique politique constructive, le parquet a soutenu que les propos tenus par l’ancien vice-président de l’Assemblée nationale dépassaient les limites acceptables, portant ainsi atteinte à l’intégrité des institutions avec risque de causer des troubles dans le pays.
Cependant, le réquisitoire a provoqué de vives réactions de la part des défenseurs des droits de l’homme et des partisans de la liberté d’expression qui estiment que cette décision porte atteinte aux principes démocratiques fondamentaux.
Ainsi, cette affaire remonte de 2022 où l’ex-allié de Felix Tshisekedi, aujourd’hui passé à l’opposition, a été radié du parti présidentiel en juillet, puis a lancé son parti, l’Alliance pour le changement. Lors de la sortie officielle de l’A.ch, Kabund avait fustigé “l’incompétence” de l’actuel chef de l’État.
Convoqué deux fois pour s’expliquer devant le bureau de l’Assemblée nationale, Jean-Marc Kabund avait refusé de s’y rendre. Finalement, il a été arrêté en août après sa deuxième audition par le procureur général près la Cour de cassation. Il est placé sous mandat d’arrêt provisoire à la prison de Makala.
En cas de condamnation de Kabund en début septembre, les pro-Kabund prévoient des manifestations pacifiques pour exprimer le soutien à leur leader et exiger sa libération immédiate.