Aucune violence, aucun meurtre ne restera impuni, aucun meurtre n’échappera à la justice suprême de Dieu, a clamé le cardinal Ambongo mercredi 19 juillet lors de la messe d’action de grâce en mémoire du député Chérubin Okende. Comme les autres meurtres, l’archevêque de Kinshasa croît dur comme fer que celui du collaborateur de Katumbi a été aussi réfléchi, planifié et exécuté.
Fridolin cardinal Ambongo, archevêque métropolitain de Kinshasa @Photo Droits tiers.
“A vous qui tuez ou exercez une certaine violence humaine, personne n’échappera à la justice de Dieu”, a crié Ambongo comme cette voix de Jean-Baptiste dans le désert selon la Bible (Jean 1, 23). En présidant cette eucharistie à la cathédrale Notre-Dame du Congo, le principe de l’Église a sonné la clochette pour attirer l’attention des décideurs : “Au lieu de se comporter comme dans une jungle où les plus forts bouffent les plus petits, Jésus nous appelle à la paix”, a-t-il exhorté dans son homélie.
Fridolin Ambongo affirme qu’aucune nation ne peut se construire sur les assassinats et les meurtres. “Dans un pays où la dignité humaine n’a aucune valeur, dans un pays où les droits de l’homme ne comptent pas, le pays va tout droit à sa ruine”, a-t-il fait allusion (sans le dire ouvertement) aux derniers propos du chef de l’État à Mbuji-Mayi où il avait fi, selon l’opposition, de la question des droits de l’homme.
Visiblement choqué par la disparition de l’une de ses brebis (chrétien catholique), le successeur de Monsengwo s’interroge : “Que gagne-t-on à vouloir mettre fin à la vie de son frère?”. D’après le prélat catholique, la RDC retourne à la culture de la jungle où la personne humaine n’a plus de valeur mais le culte des insultes et des intimidations a pris le dessus.
Dans notre pays, on tue à cause de l’intolérance, on n’accepte pas que l’un ne peut être différent de l’autre, à cause de la pensée unique. Celui qui perçoit différemment de moi, il n’est pas nécessairement mon ennemi. La jalousie de Caïn le conduit au malheur, à la violence et au meurtre de son frère. Ces meurtres qu’on enregistre dans notre pays, ne sont pas des actes spontanés, ils ont été réfléchis, planifiés et exécutés. Aucune nation ne peut se construire sur les assassinats et les meurtres.
La justice sera rendue
Devant les fidèles, Fridolin Ambongo a rappelé que le peuple de Dieu s’est réuni pour crier sa douleur avant de présenter le frère Chérubin Okende au Seigneur pour qu’il puisse l’accueillir avec miséricorde dans sa félicité.
Aux proches du défunt (enfants, collaborateurs, famille), le haut dignitaire de l’Église catholique a rassuré que l’assassinat de leur regretté ne restera pas impuni car la justice de Dieu est incorruptible.
Oeil pour œil, dent pour dent, c’est la morale de la jungle. Jésus nous enseigne dans Matthieu 5, 27-29 la paix. Jésus ne nous invite pas à la vengeance, il nous appelle à la retenue et de nous retourner vers celui qui a la charge de rendre la justice, c’est-à-dire l’État. Ce n’est pas la peur ou la résignation. Si donc, la justice humaine ne sait pas s’occuper d’eux (bourreaux), Dieu s’occupera inévitablement d’eux, a-t-il conclu avant d’implorer le Dieu de miséricordieux pour qu’il accorde le pardon aux auteurs de cette violence.
Plusieurs personnalités ont participé à la célébration eucharistique pour le repos de l’âme de l’ancien ministre des Transports : Moïse Katumbi, Martin Fayulu, Delly Sesanga, Franck Diongo, Olivier Kamitatu et d’autres figures de l’opposition. Du côté des officiels, le premier vice-président de l’Assemblée nationale, André Mbata a représenté la Chambre basse du Parlement. Trois membres du gouvernement étaient présents. Il s’agit de Julien Paluku (Industrie), Muhindo Nzangi (Enseignement supérieur et universitaire) et Albert Puela (Droits humains).