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Des visites suspectes à AfricaNews

Achille Kadima traqué, la rédaction de son journal- AfricaNews – est visitée par des personnes inconnues. Depuis la convocation du numéro un, les journalistes vivent la peur au ventre. Filature, appels anonymes menaçants rythment le quotidien des membres du tri-hebdomadaire. Tous les moyens sont bons pour taire le média écrit qui apporte la contradiction. Bizarrement, les prédateurs de la liberté de la presse ne sont pas prêts à lâcher.

Par Landry Amisi

Le Journal AfricaNews paraissant à Kinshasa dont le directeur général a été convoqué le vendredi passé par le “Monsieur sécurité” du chef de l’Etat, Félix Tshisekedi. @Photo Ouragan.cd.

publié le 14 juillet 2023 à 04:05:00

« Difficile de changer l’identité d’AfricaNews, né de la volonté de ses pionniers de pratiquer un journalisme d’information », a défendu un des responsables de la direction. Malgré la tempête qui le secoue et le climat irrespirable auquel il est soumis depuis que son patron attend la réponse au courrier que son avocat a adressé aux responsables politiques et à la corporation, le journal maintient sa ligne et reste toujours présent dans les kiosques avec trois parutions la semaine. « J’ai le moral en berne quand j’ai appris qu’un collègue se fait filer sur un long trajet », explique un rédacteur dépité, comme l’ensemble de ses collègues, par ce cruel harcèlement.

Apparemment, c’est la bataille pour contraindre Kadima déjà intimidé et le journal à adopter une nouvelle ligne. La rédaction fait bloc derrière son chef. Elle s’oppose à tout rétropédalage, souffle un journaliste disant “non” au glissement de la ligne éditoriale de leur titre vers la défense des thèses qui ne rentrent pas dans les convictions du journal.

Tshisekedi interpellé

Alors que le commandement du journal limite ses sorties depuis une semaine, des voix s’élèvent au sein de la corporation pour dénoncer la dérive de quelques zélés du pouvoir qui pensent pourrir la vie à la presse. Des organisations professionnelles en appellent à Félix Tshisekedi. Malgré la nouvelle loi sur l’exercice de la presse, un professeur en journalisme s’indigne de constater l’intrusion malheureuse des services de sécurité dans le travail des journalistes. L’acte n’est rien d’autre qu’une tentative de musèlement de la presse. “L’indépendance de la presse est la condition indispensable à une information objective et de qualité”, rappelle-t-il. Beaucoup d’acteurs politiques et ceux de la société civile ont publiquement témoigné leur soutien à Kadima. La discrétion prévaut du côté de l’exécutif, qui semble avaliser ce nouveau coup porté à l’indépendance des médias. “Taire les voix discordantes est une entreprise dangereuse et contreproductive dont il faut se départir”, avertit un éditeur indigné par les méthodes fortes du pouvoir.

L’activiste pro-démocratie Katangila rappelle qu’exercer la pression sur les journalistes en cette période est un signal des plus inquiétants dans la perspective des élections de décembre prochain où la parole doit être accordée à tous les courants politiques. Mais au-delà d’AfricaNews, c’est l’indépendance de toute la presse congolaise qui connaît un sacré coup. Pourtant, explique un membre de l’UNPC, la presse est un fondement essentiel de la consolidation de la démocratie.

AKM droit dans ses bottes

Kadima est jaloux de l’indépendance de son titre. Jamais, il ne cautionnera qu’AfricaNews se mette au service d’un camp politique pour accompagner les thèses de conservation du pouvoir ou se cramponne à ne relayer que les arguments extrémistes de l’opposition. Le sérieux du journal sera entamé, a-t-il toujours insisté. Les organisations de défense des droits de l’homme alertent sur la situation tendue actuelle où les arrestations des hommes de médias et des acteurs politiques de l’opposition deviennent fréquentes. Le dernier cas en date est celui de l’opposant Chérubin Okende. L’ancien ministre des Transports a été retrouvé mort et son corps criblé de balles après son enlèvement mercredi à la Cour constitutionnelle où il était invité pour une « séance de travail». L’invitation a donc viré au drame, à l’assassinat de l’opposant.

Entre-temps, des sources recoupées indiquent qu’Achille Kadima aurait été placé sur la liste des indésirables du régime. Inculpé déjà par les réseaux sociaux pro-pouvoir, le journaliste n’a toutefois pas donné plus d’informations sur sa localisation actuelle. Pourtant, il n’a commis aucune infraction pénale ou fauté sur le plan professionnel. Ses détracteurs se bornent souvent à ses publications qu’ils jugent critiques envers le pouvoir même si l’évidence est là et surtout que les faits rapportés sont réels. Sous Kabila, Achille Kadima et AfricaNews ont vécu la même intolérance. Traînés plusieurs fois en justice, ils ont gagné tous les procès intentés contre eux. Un jour, une bonne partie de la Rédaction a passé 24 heures dans les locaux des services spéciaux à la suite d’une plainte osée du général Kanyama. Le travail apprécié d’AfricaNews dans tous les milieux a valu à Achille Kadima comme à l’ensemble de son équipe plusieurs prix.

Depuis le début de l’année, une organisation de protection des droits de journalistes affirme constater une inflation de violences visant les professionnels des médias au Congo-Kinshasa. Au regard de l’intolérance de quelques tenants du pouvoir à vouloir imposer la pensée unique, ajoute-t-elle, le pays risque de devenir “la plus grande zone de non-information”. Désormais, décrit un activiste des droits de l’homme, la presse locale fait face à une “dégradation constante” de ses conditions de travail.

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