Il l’a fait. Oui, Denis Kadima a convaincu, confirme le journaliste Siméon Isako. Aujourd’hui, dit-il, la dynamique aussi bien interne qu’externe autour du processus électoral en RDC, se manifeste au grand jour, à travers une unanimité manifeste dans le chef des parties prenantes, des partenaires bilatéraux et multilatéraux. Quoi de plus normal pour l’Occident, incarné par les USA et l’UE, de s’engager à accompagner la République démocratique du Congo et la population congolaise sur la voie des élections compétitives, pacifiques, inclusives et transparentes en décembre 2023.
Tribune. Le récit de Kadima, depuis un temps au cœur des débats politiques en RDC, est émaillé de dédain, dénigrement et de rejet tant en raison de ses origines ethniques pour lesquelles l’Église catholique et l’ECC ne l’ont pas, justement accepté, que sur son expertise.
Porté en 2021 par l’Église Kimbanguiste et cinq des huit confessions religieuses congolaises (les communautés musulmane, Salutiste, les Eglises orthodoxe, de Réveil et indépendante), il deviendra président de la CENI au grand dam de deux “mastodontes” ecclésiastiques; à savoir les Églises catholique et protestante qui le soupçonnaient des “accointances” avec le camp présidentiel.
Ces péripéties ont eu deux incidences majeures notamment un retard considérable dans l’installation du nouveau bureau de la centrale électorale et une crise, plus ou moins ouverte, sur fond de méfiance entre les nouveaux animateurs de cette institution d’appui à la démocratie, une frange de parties prenantes dont les partis de l’opposition et quelques partenaires bilatéraux et multilatéraux (Union européenne, États-Unis, la communauté internationale, etc.), avec toutes les conséquences possible.
Investis le 22 octobre 2021, Denis Kadima et son équipe prêteront serment quatre jours plus tard (26 octobre) devant la Cour constitutionnelle, pour prendre ainsi les commandes de l’administration des élections en RDC. C’est avec plus de deux ans de retard que le nouveau Bureau se met alors à l’œuvre.
Pour bien orienter son action, l’équipe Kadima publie sa feuille de route 2021-2027, le jeudi 3 février 2022. Fortement décriée, qualifiée de chapelet de bonnes intentions, la feuille de route s’exécute dans tous ses compartiments.
En mai 2022, la CENI version Denis Kadima organise ses “premiers” scrutins : l’élection des gouverneurs et vice-gouverneurs de quatorze provinces. En juin , elle lance un avis d’appel d’offres pour l’acquisition des kits d’enrôlement des électeurs, des cartes d’électeurs et des services connexes dans le cadre de la révision du fichier electoral. Et le 26 novembre, la CENI publie le tant attendu calendrier électoral du cycle 2022-2027.
Le travail débute mais en retard
Débuté avec un arriéré de plus de deux ans, les membres du bureau Kadima se déploient sans ménager aucun effort pour la bonne organisation du processus électoral.
Cette CENI s’est démarquée par la qualité du travail abattu mais aussi et surtout par la rapidité avec laquelle elle est arrivée à faire les choses. Un vrai coup de maître de la part de Kadima.
Dans le strict respect de son calendrier, la CENI débute le 24 décembre 2022 la révision du fichier électoral avec les opérations d’enrôlement et identification des électeurs, réparties sur trois aires opérationnelles (AO) à savoir :
- l’AO1 avec ses dix provinces
( Kinshasa, Mai-ndombe, Kwango, Kwilu, Kongo-cental, Nord Ubangi, Sud Ubangi, Tshuapa, Équateur et Mongala), devait compter 30 jours au départ pour ces opérations, mais 25 jours supplémentaires avaient été ajoutés;
- l’AO2 avec les provinces ci-après :Haut-Katanga, Haut-Lomami, Kasaï, Kasaï-Central, Kasaï-Oriental, Lomami, Lualaba, Sankuru, Tanganyika, l’Afrique du Sud, la Belgique et la France, débutées le 25 janvier, les opérations ont pris fin le 20 mars,
- Enfin dans l’AO3 (Haut-Uele, Ituri, Maniema, Nord et Sud-Kivu, Tshopo en plus des États-Unis et le Canada. C’est le 25 avril dernier que la CENI annonce la fin de toutes les opérations d’enrôlement et identification des électeurs, avec un succès sans précédent : 46. 857.697 électeurs, sur les 48 millions attendus, sont enregistrés soit 95%.
Aujourd’hui, les différentes étapes du processus électoral suivent leur cours en respectant le calendrier tel que publié. De quoi rassurer les parties prenantes à ce processus.
Après cette étape, la CENI s’est mise, au mois de mars, au toilettage du fichier constitué. Dès le 25 avril 2023, les journées portes ouvertes sont organisées dans le but de « finaliser la consolidation et le traitement des données collectées lors des opérations d’actualisation du fichier électoral ».
Du 15 au 20 mai, le fichier électoral est audité. Il en ressort qu’il est “fiable” et contient des données validées pour 43 955 181 électeurs alors que plus de 2 millions de doublons sont élagués de ces listes.
Malgré les imprévus et les coups bas de l’opposition et de certains acteurs de la société civile, le bureau Kadima s’assure que le calendrier électoral publié soit suivi à la lettre. C’est la meilleure façon de rassurer les parties prenantes quant à la tenue des élections dans le strict respect de la Constitution. Jusque-là, la population reste, à plus de 90%, confiante quant à la tenue des élections. Les sceptiques et indécis observent de loin, se refusant obstinément d’accorder de crédit à un processus dont la transparence et l’inclusivité sont manifestes pourtant.
L’occident salue et soutient
En tournée en Europe et en Amérique, Kadima impressionne et rend sereine la communauté internationale au sujet des élections prévues le 20 décembre 2023.
Dans un communiqué rendu public le vendredi 2 juin 2023, les USA et l’UE, notamment la France, la Belgique, le Portugal et la Suisse (non membre de l’UE) s’engagent à “accompagner la République démocratique du Congo et la population congolaise sur la voie des élections compétitives, pacifiques, inclusives et transparentes en décembre 2023”.
Américains et Européens prennent aussi acte des efforts soutenus que la Commission électorale nationale indépendante (CENI) a consacrés pour mettre en œuvre ce processus.
Invité au Parlement européen, siégeant à Bruxelles, pour un échange de vues sur la situation de la République démocratique du Congo avec, en point d’orgue, les élections générales qui sont prévues le 20 décembre 2023, le président de la CENI, Denis Kadima Kazadi a convaincu les parlementaires européens qui ont applaudi son travail et engagement pour un processus crédible et apaisé.
Lors de leur rencontre, le premier sous-secrétaire d’État adjoint Massinga et Denis Kadima ont parlé des élections de décembre prochain en RDC. Comme les autres grandes puissances du monde, les USA se sont engagés à travailler avec la CENI et toutes les parties prenantes pour aider et garantir des élections libres et équitables.
Adoubé par l’occident à la suite de sa sérénité, crédibilité et célérité, Denis Kadima prend ainsi à contre-pied l’opposition politique mais aussi son prédécesseur Corneille Naanga qui ont longuement bataillé tant au niveau national qu’international pour bloquer son action et engagement. Séduit par ses méthodes, la communauté internationale décide d’accompagner le bureau Kadima.
Satisfaits, les Congolais décident d’avancer
Devant les méthodes éculées des aigris : tirer les choses en longueur, traîner les pas, bloquer la machine, tout contester pour obtenir un glissement, les Congolais ne sont plus dupes. Aujourd’hui, le peuple ne réclame qu’une chose : aller aux élections le 20 décembre 2023 pour se choisir des nouveaux dirigeants et représentants.
Siméon Isako, journaliste et analyste politique