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Zimbabwe : une romancière acquittée en appel pour avoir manifesté

Tsitsi Dangarembga, auteure zimbabwéenne à succès, a été acquittée lundi en appel d’accusations d’“incitation à la violence” pour avoir manifesté silencieusement avec une pancarte dans les rues vides de Harare pendant le confinement en 2020.

Par AFP avec Ouragan

Tsitsi Dangarembga, romancière, dramaturge et cinéaste zimbabwéenne, arrive au tribunal de première instance de Harare le 4 août 2022 @Photo JEKESAI NJIKIZANA/AFP.

publié le 8 mai 2023 à 16:02:00

Les juges de la Cour d’appel ont donné tort au tribunal qui l’avait condamnée en première instance.

“Aucune infraction n’a été commise”, a résumé auprès de l’AFP l’avocat de la romancière, Harrison Nkomo. “Les juges ont expliqué qu’elle n’avait commis aucune infraction”, s’est-il félicité.

“Je suis très heureuse que la cour ait fait preuve de respect pour la loi du Zimbabwe” qui autorise les manifestations pacifiques, a réagi l’auteure de 64 ans auprès de l’AFP.

En première instance, en septembre, Tsitsi Dangarembga avait été condamnée à six mois de prison. “Une erreur judiciaire flagrante, à mon sens“, a-t-elle commenté. Elle a confié que le procès avait été “extrêmement stressant” et qu’elle avait “six mois de retard” sur son prochain roman.

Elle avait été arrêtée en pleine pandémie fin juillet 2020 alors qu’elle marchait avec une amie journaliste et une poignée d’autres manifestants dans une banlieue aisée de Harare tenant dans les mains la pancarte : “Nous voulons mieux. Réformons nos institutions”.

L’accusation lui reprochait d’avoir ainsi incité à la violence et d’avoir manifesté “sans avoir demandé d’autorisation”. Elle affirmait au contraire n’avoir parlé à aucun passant, ni à la presse lors de cette modeste manifestation qui n’a par ailleurs pas provoqué de violences.

– Présidentielle à venir –

A la sortie du tribunal, cette figure féministe respectée avait dénoncé une liberté d’expression “de plus en plus réduite et criminalisée” dans le pays, estimant que les Zimbabwéens étaient désormais traités en “sujets” et non plus en “citoyens”.

Lundi, elle a redit son inquiétude sur le “modus operandi” des tribunaux correctionnels qui semblent “instrumentalisés par le (parti) Zanu-PF au pouvoir contre ceux qu’il considère comme des opposants ou des menaces à son projet d’accaparement de tout le pouvoir politique”.

Elle a cité notamment le cas du député d’opposition Job Sikhala condamné début mai à de la prison ferme pour entrave à la justice. Détenu depuis bientôt un an, arrêté 67 fois au cours des vingt dernières années selon son avocat, ce tribun de 50 ans, aimé dans les quartiers populaires de la capitale Harare, demande inlassablement une libération sous caution qui lui est systématiquement refusée.

Musa Kika, directeur d’une coalition de groupes de défense des droits, le Zimbabwe Human Rights NGO Forum, a salué l’acquittement de la romancière, estimant qu’il “corrigeait une erreur”.

Cela doit nous amener à réfléchir (…) et à nous confronter à la volonté et à la motivation désormais communes des tribunaux de première instance de condamner les militants de l’opposition et de la démocratie, a-t-il déclaré.

Tsitsi Dangarembga s’est fait connaitre à la fin des années 1980 avec son premier roman “A fleur de peau” (Nervous conditions) écrit en anglais.

Le président Emmerson Mnangagwa, qui a succédé en 2017 à Robert Mugabe à la faveur d’un coup d’Etat, est régulièrement accusé par les organisations de défense des droits de museler les voix dissidentes, notamment par des arrestations arbitraires.

Ces ONG dénoncent une répression accrue à l’approche de la prochaine élection présidentielle prévue en août mais dont la date précise n’a pas encore été fixée.

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